LA QUESTION OFF – Antoine Rufenacht, auprès de qui Edouard Philippe a fait ses armes en politique au Havre, n’est pas tendre avec Emmanuel Macron. Invité de LCI mercredi 17 mai, il a dénoncé "l'ambiguïté" et le "narcissisme" du nouveau chef de l’Etat.
Edouard Philippe s’est visiblement affranchi du maître. En plus d’avoir ignoré l'avis d’Antoine Rufenacht lui déconseillant d'accepter le poste de Premier ministre avant les élections législatives, le nouveau locataire de Matignon est très certainement resté sourd aux mises en garde de son mentor en politique sur les perspectives de réussite du quinquennat Macron. "L’aventure Macron, je n’y crois pas. D’abord parce que je trouve que le personnage est ambigu", a reconnu Antoine Rufenacht sur le plateau de LCI mercredi matin.
Avec la même sévérité, l’ancien maire du Havre a poursuivi son analyse, sans équivoque : "Pour tout vous dire, il me met mal à l’aise, avec ce narcissisme, cette mise en avant de sa famillle. Vous me direz, il n’est pas le premier à le faire. Mais je trouve que ce n’est pas le rôle du président de la République d’avoir ce genre d’attitude". Un réquisitoire conclu de manière implacable : "On me dit : 'il est jeune, joli garçon, tout ça est très bien pour faire un président' .. eh bien, cela me paraît insuffisant."
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Quant à la capacité d’Emmanuel Macron à faire avancer le pays, Antoine Rufenacht ne se montre pas plus enthousiaste, renvoyant à l’espoir qu’avait suscité Valéry Giscard d’Estaing, élu sur la promesse identique de moderniser la vie politique française. "Quand il a été élu en 1974, il a beaucoup choqué les gaullistes que nous étions en écrivant que c’était une page blanche qui s’inscrivait, une nouvelle ère qui se mettait en place. Il a changé des choses sur le plan sociétal, mais on ne peut pas dire qu’il ait tout bouleversé."