Attention navet : "Serena" avec Jennifer Lawrence et Bradley Cooper

Mehdi Omaïs
Publié le 11 novembre 2014 à 18h16
Attention navet : "Serena" avec Jennifer Lawrence et Bradley Cooper

MAUVAISE CUISINE – Avec "Serena", la réalisatrice danoise Susanne Bier propose une romance contrariée entre Jennifer Lawrence et Bradley Cooper. Sur fond d’industrie forestière et de bébé illégitime, ce drame tourne en eau de boudin. Ci-après, la recette du désastre.

1. Recycler des récits éculés
Adapté d’un roman de Ron Rash, Serena s’apparente à un ragoût indigeste dans lequel baignent du Cormac McCarthy périmé et du Légendes d’automne moisi. L’histoire ? Celle de George et Serena. A la fin des années 20, en Caroline du Nord, ces amoureux transis décident de faire leur beurre dans l’industrie du bois et dansent bientôt de joie sous une pluie de sciures. Seul hic ? Monsieur a un enfant illégitime avec une infréquentable. De quoi faire monter la moutarde au nez de Madame, surtout quand elle apprend qu’elle ne peut plus procréer ! On a beau se mettre la rate au court-bouillon pour être touchés, rien n’y fera.
 
2. Choisir les mauvais acteurs
Derrière les traits lisses de ce couple à la noix, Bradley Cooper et Jennifer Lawrence livrent deux prestations désastreuses où chaque mimique rivalise d’exagération (cf., pour ne citer qu’elle, la lèvre inférieure hystérique de la comédienne quand elle pleure). Afin d’éviter la crise de foie, on ne pourra même pas se consoler avec les rôles secondaires, écrits à la truelle comme ceux des héros. Les évolutions psychologiques des uns et des autres sont si abruptes qu’on peut y perdre une côte. Autant dire qu’il y a de quoi nager dans du chocolat !

3. Récolter une cinéaste peu inspirée
Difficile d’imaginer que la cinéaste de l’excellent After the wedding œuvre derrière la caméra. La Danoise Susanne Bier, d’ordinaire pertinente, semble détachée de toute ambition artistique, rechignant visiblement à mettre la main à la pâte. Fantomatique, sa mise en scène est à l’image du film. Plat. Monocorde. Et comme ça ne mange pas de pain, la production a tourné en République Tchèque avec des décors factices qui n’arrangent rien au tableau. Sans vouloir rouler davantage ce beau monde dans la farine, on comprend pourquoi le film a fait choux blanc aux Etats-Unis et a mis trois ans à venir jusqu’à nous.


Mehdi Omaïs

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