Ces "Ninja Turtles 2" ne nous feront pas manger de leur pizza grasse et épaisse !

Mehdi Omaïs
Publié le 28 juin 2016 à 17h20
Ces "Ninja Turtles 2" ne nous feront pas manger de leur pizza grasse et épaisse !

COUP DE GUEULE – Après avoir engrangé près d’un demi-milliard de dollars au box-office mondial, les "Tortues Ninja" reprennent d’assaut les salles obscures dès ce mercredi avec un second opus. Hystéroïde et bordélique, ce nouveau blockbuster de Dave Green, doté d’un budget de 135 millions de billets verts, s’oublie hélas avec une rare vélocité.

Le capital sympathie des Tortues Ninja n’est plus à démontrer. Créés en 1983 par Kevin Eastman et Peter Laird, ces intrépides combattants se sont durablement imposés dans la pop culture, creusant ici-et-là moult habitats : bande dessinée, cinéma, télévision… Au fil de leurs pérégrinations reptiliennes, rien (ou presque) n’a en effet entamé l’amour que leur voue le public. Preuve en est -s’il en fallait encore une- avec la nouvelle saga rebootée que le producteur Michael Bay a initiée et dont le premier volet, sorti en 2014, a fait pleuvoir des dollars.

Une seule tranche suffira (et encore...)

Malgré leur extrême laideur (ils ressemblent à de grandes verrues verdâtres), Michelangelo, Donatello, Leonardo et Raphael avaient réussi, en titillant une nostalgie générationnelle quasi pavlovienne, à fédérer un nombre conséquent de spectateurs. Pas certain néanmoins que ce second épisode, dirigé par Dave Green (auteur du mollasson Echo), rameute autant les foules. Le seul argument purement affectif ne fonctionnant plus (vraiment), il était nécessaire de soigner le scénario, déjà faiblard dans le premier opus, pour que le projet tienne un tant soit peu la route.

On aurait tant aimé s’exclamer "Cowabunga !" pour vous convaincre du bien-fondé de l’entreprise. Malheureusement, un "Pfff" de dépit devrait suffire. Pitch ? Le quatuor, toujours soutenu par le rat Splinter et la jeune April O’Neil (Megan Fox liftée), doit éventrer le plan maléfique que Shredder et ses sbires fomentent pour régner sur Terre. Cette lutte acharnée, le réalisateur l’immortalise, sans originalité, à grand renfort d’effets numériques incontinents et de 3D patraque (la faute à des mouvements de caméra rapides et à un montage abrupt).

Pourtant, entre les castagnes et les vannes adulescentes, on sent bien palpiter toute la générosité de l’artillerie déployée. L’envie de divertir est bien là, criante. Mais à trop vouloir mettre d’ingrédients dans son plat, cette suite a constamment la carapace entre deux chaises : le vintage et le moderne, extrémités qu’elle ne parvient jamais à dompter. Le récit chaotique s’étire ainsi, comme un fromage à pizza kilométrique qui effectuerait le tracé d’une recette parfaitement éculée. Le plus désespérant ? L’incapacité à être en totale empathie avec ces tortues goguenardes. 

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Mehdi Omaïs

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