César 2017 - George Clooney sur Roman Polanski : "C'est effrayant d'imaginer qu'on soit encore après lui"

Publié le 23 février 2017 à 15h49
César 2017 - George Clooney sur Roman Polanski : "C'est effrayant d'imaginer qu'on soit encore après lui"

POINT DE VUE - Interrogé par Paris Match sur la polémique entourant le réalisateur franco-polonais, qui devait présider la cérémonie des César vendredi, l'acteur américain estime que Polanski, poursuivi aux Etats-Unis depuis 40 ans pour viol sur mineur, "a besoin de mettre un point final à cette histoire".

Jérôme Commandeur, le maître de cérémonie,  reprendra-t-il ses propos ? Attendu vendredi à Paris pour recevoir un César d'honneur, George Clooney a été amené à réagir à la polémique entourant Roman Polanski. Choisi pour présider la soirée de récompenses du cinéma français cette année, le cinéaste franco-polonais a ensuite décidé de se retirer face à la pression d'associations féministes qui jugeaient cette fonction incompatible avec les poursuites pour viol sur mineur lancées contre lui par la justice américaine depuis 40 ans.

 S'il affirme "ne pas connaître l'affaire Polanski pour en discuter précisément", l'acteur américain "a compris, en revanche, que Polanski avait passé un accord avec le juge et que celui-ci ne l'avait pas respecté". "Je sais aussi qu'aujourd'hui la victime le soutient. Quand on se souvient par où est passé cet homme de 83 ans, c'est effrayant d'imaginer qu'on soit encore après lui. Cela dit, je pense que Polanski a besoin de mettre un point final à cette histoire, pour qu'elle soit définitivement derrière lui", a-t-il déclaré à Paris Match.

Il y a une chose qu'on ne pourra jamais lui enlever, c'est qu'il est un des plus grands cinéastes de notre temps
George Clooney sur Roman Polanski, le cinéaste

C'est justement ce que Roman Polanski a décidé de faire. Le réalisateur a annoncé la semaine dernière vouloir retourner aux Etats-Unis pour clore cette affaire, à condition d'avoir l'assurance de ne pas être incarcéré. Il est accusé d'avoir violé en 1977 Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans, lors d'une séance photo à Los Angeles. S'il a reconnu une relation sexuelle illégale avec la victime, il dément l'avoir violée. Ses avocats cherchent notamment à faire lever des scellés sur le témoignage du procureur de l'époque, confirmant qu'il a déjà purgé sa peine.

George Clooney conclut la séquence Polanski sur une note artistique et positive. "Il y a une chose qu'on ne pourra jamais lui enlever, c'est qu'il est un des plus grands cinéastes de notre temps". A la question "peut-on séparer un homme de son oeuvre?", il répond en se basant sur son propre cas. Celui d'un "démocrate". "Je sais qu'il y a des gens qui ne veulent pas voir mes films et ne me supportent pas, seulement à cause de mes idées. C'est de bonne guerre", reconnaît-il avant d'affirmer que "le cinéma n'est pas la politique". "Là, il y a des mots et des déclarations qu'on ne pourra jamais effacer et qui sont indéfendables", poursuit-il, sans plus de précisions.


Delphine DE FREITAS

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