Décret anti-immigration de Trump : le cinéaste iranien Asghar Farhadi n'ira pas aux Oscars

Publié le 30 janvier 2017 à 10h43, mis à jour le 21 février 2017 à 9h58
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NO WAY - Le cinéaste iranien Asghar Farhadi, nommé aux Oscars dans la catégorie meilleur film étranger, a annoncé dimanche qu'il ne se rendrait pas à la cérémonie de remise des prix, dénonçant les restrictions d'entrée aux Etats-Unis imposées par Donald Trump.

Ashgar Farhadi comptait se rendre à la cérémonie mais les décrets adoptés vendredi par l'administration Trump pour interdire aux ressortissants d'Iran, de Syrie, du Yémen, de Libye, d'Irak, de Somalie et du Soudan d'entrer aux Etats-Unis ont changé la donne.
  

"Mon intention n'était pas de ne pas assister à la cérémonie ou de la boycotter pour montrer mes objections (aux politiques de Trump) car je sais que beaucoup de gens dans l'industrie américaine du cinéma et au sein de l'Académie des arts et sciences du cinéma sont opposés au fanatisme et à l'extrémisme qui règnent plus que jamais aujourd'hui", a expliqué le réalisateur.

"Mais il semble maintenant que la possibilité même de ma présence soit soumise à des 'si' et des 'mais' et ce n'est pas acceptable pour moi, même si l'on venait à faire exception pour mon voyage", a-t-il ajouté.

Instiller la peur de l'autre est un des moyens préférés pour justifier des comportements extrémistes et fanatiques par des gens étroits d'esprit
Ashgar Farhadi

Le dernier film d'Ashgar Farhadi, Le client est présélectionné pour l'Oscar du meilleur film étranger. En 2012, le cinéaste iranien avait déjà remporté ce prix avec La séparation. Celui dont les films sont vus comme un pont entre l'Iran et les Etats-Unis a regretté que les tenants d'une ligne dure dans ces deux pays agissent avec la même mentalité.

"Durant des années, des deux côtés de l'océan, des groupes de gens adeptes d'une ligne dure ont essayé de présenter à leur peuple des images irréalistes et effrayantes des gens d'autres cultures afin que les différences deviennent des désaccords, les désaccords des inimitiés et les inimitiés des peurs", a regretté le cinéaste.

Hollywood de plus en plus phagocytée par Trump

"Instiller la peur de l'autre est un des moyens préférés pour justifier des comportements extrémistes et fanatiques par des gens étroits d'esprit", a-t-il encore déploré. Le président américain Donald Trump a justifié les décrets d'interdiction d'entrée imposée aux ressortissants de sept pays majoritairement musulmans en affirmant que les Etats concernés étaient des viviers de "terroristes radicaux".

L'actrice iranienne Taraneh Alidousti, à l'affiche du film Le client, avait annoncé jeudi qu'elle boycotterait la cérémonie des Oscars pour protester contre les mesures "racistes" du président américain en matière d'interdiction de visas.

États-Unis : avec son décret anti-immigration, Donald Trump mis sous pressionSource : Sujet JT LCI
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Romain LE VERN

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