"Dheepan" : pourquoi vous ne devez pas bouder cette Palme d’or

Publié le 26 août 2015 à 7h06
"Dheepan" : pourquoi vous ne devez pas bouder cette Palme d’or

ON ADORE – Récompensé par la Palme d’Or du 68e Festival de Cannes, en mai dernier, le nouveau film de Jacques Audiard est à la croisée des genres cinématographiques. En salles ce mercredi, ce thriller social renferme une surprenante histoire d’amour, portée par un duo de comédiens aussi inconnus qu'épatants. Voilà pourquoi vous pouvez prendre un ticket pour "Dheepan" sans hésiter…

► Parce que le sujet est au cœur de l’actu
Dheepan, c’est le nom d’un Tigre tamoul qui décide de fuir la guerre civile au Sri Lanka. Pour récupérer les passeports d’une famille disparue, il fait passer la jeune Yallini pour sa femme, et Illayal, une adolescente, pour leur fille. Direction la France où l’ancien guerrier va accepter un emploi de concierge dans la tour d’une cité chaude, en banlieue parisienne. Co-écrit par Thomas Bidegain, fidèle de Jacques Audiard, et le jeune Noé Debré, le scénario de la Palme d’or 2015 fait écho au drame des migrants, qui squatte les JT en cette rentrée. Et remet sur la table celui des quartiers sensibles, délaissés par l’Etat. Dans Un Prophète, il y avait des matons, mais ce sont les gangsters qui dirigeaient la prison. Dans Dheepan, c’est pire : pas un flic à l’horizon.

► Parce qu’on ne s’ennuie pas une seconde
D’une jungle à l’autre, notre héros et sa famille de circonstance ne vont pas être déçus du déplacement. Si la première partie a de faux airs de cinéma politico-social à la Ken Loach, le film se change peu à peu en thriller avec l’arrivée de Brahim, un petit caïd sorti de prison qui ne va pas tarder à refaire main basse sur le trafic de drogue dans la cité. Et mettre en péril l’idylle naissante entre Dheepan et Yallini. Car cette Palme singulière et aussi – et peut-être surtout – une grande et belle histoire d’amour entre deux êtres, poussés dans les bras l’un de l’autre par la grande histoire. Et qui vont devoir se réinventer un destin, à des milliers de kilomètres de chez eux.

► Parce que les comédiens sont captivants
De Vincent Cassel à Marion Cotillard en passant par Romain Duris et Niels Arsetrup, Jacques Audiard avait l’habitude de travailler avec des comédiens confirmés, sinon la révélation Tahar Rahim dans Un Prophète. Hormis Vincent Rottiers en petite frappe charismatique, il a cette fois fait appel à deux visages totalement inconnus du grand public. Le magnifique Antonythasan Jesuthasan, ancien Tigre tamoul pour de vrai, est un antihéros placide et magnétique, complémentaire de la douce Kalieaswari Srinivasan. Leur romance naissante, toute en délicatesse et non-dits, est sans doute la plus émouvante qu’on verra au cinéma cette année.

A LIRE AUSSI >> Mais qui est le Tigre tamoul de Dheepan ?


Jérôme VERMELIN

Tout
TF1 Info