En "Terre des Ours", on mange beaucoup de saumons

Mehdi Omaïs
Publié le 25 février 2014 à 16h56
En "Terre des Ours", on mange beaucoup de saumons

CRITIQUE - Ce mercredi sort en salles le documentaire "Terre des Ours" de Guillaume Vincent. Au-delà de ses sublimes images et de ses impressionnantes séquences de pêche, on s'ennuie un peu.

Grandir, se nourrir et tenir jusqu'à l'hiver prochain. Tel est l'éternel cycle de vie auquel ont droit les majestueux ours du Kamchatka. Dans son documentaire Terre des Ours, entièrement tourné en 3D, le français Guillaume Vincent nous ouvre les portes de cette péninsule volcanique d'une beauté inouïe. C'est là que vivent et se reproduisent ces magnifiques animaux solitaires. Pendant 27 semaines et dans des conditions souvent rudes, le documentariste a suivi les ours à la trace, racontant dans le menu, à travers la voix off de Marion Cotillard, leur épopée homérique.

Manger du saumon

Une fois l'hiver terminé, les boules de poils quittent leur tanière pour trouver de la nourriture. Les mères accompagnent leurs petits, le temps qu'ils grandissent et deviennent à leur tour des bêtes solitaires. Au bord de l'eau, ils attendent patiemment que les saumons reviennent pondre leurs œufs. Filmées sous l'eau, les séquences de pêche constituent la véritable force de ce documentaire. C'est dans ces moments de chasse que le public en prend plein les yeux. Car, au-delà, l'action manque cruellement à l'ensemble. Sûrement parce que les ours n'ont pas de réels prédateurs et qu'ils sont bel et bien les maîtres à bord.

Pendant de longues minutes, nos chères bébêtes dévorent, croquent et dépècent donc les saumons avec une voracité qui peut décontenancer quelques petits. Il n'empêche qu'au final, Guillaume Vincent livre un spectacle visuellement impressionnant en dépit des quelques longueurs qui le traversent. Proche des animaux sans jamais désacraliser ces terres protégées, il multiplie les prises de vue étonnantes. On retiendra notamment un magnifique plan final, en ombres chinoises, immortalisant des minutes de complicité entre un ours et sa mère. Avant que l'hiver ne reprenne. Avant de se terrer. Avant de devenir adulte. Et que la boucle soit bouclée, une énième fois.


Mehdi Omaïs

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