Gaspard Ulliel : "le Saint Laurent de Bertrand Bonello est un film sur la quête du beau"

Publié le 24 septembre 2014 à 8h02
Gaspard Ulliel : "le Saint Laurent de Bertrand Bonello est un film sur la quête du beau"

PORTRAIT - Après Pierre Niney chez Jalil Lespert, Gaspard Ulliel se glisse à son tour dans le costume du couturier. Un rôle sur mesure pour le comédien qui explose dans le film de Bertrand Bonello, sélectionné pour représenter la France aux Oscars.

Il y a quelques années, sur le tournage de Paris, je t’aime, Gus Van Sant propose à Gaspard Ulliel d’incarner Yves Saint Laurent dans un film. Le projet n’aboutira pas, le comédien en gardera une énorme frustration. C’était compter sans Bertrand Bonello qui en 2012 pense de nouveau à lui pour son biopic. "J’ai commencé par perdre 12 kilos pour me retrouver dans une enveloppe corporelle qui n’était plus la mienne et qui m’aiderait à trouver cette grâce et cette élégance qu’avait Saint Laurent", nous explique l’acteur dont la ressemblance physique et vocale avec le couturier sidère.

Une version plus borderline que celle de Jalil Lespert

"J’ai pourtant veillé à m’éloigner de cette idée de mimétisme, de reproduction pour aller vers quelque chose de plus libre, plus proche de l’évocation et de l’appropriation. Finalement, ça a été une chance d’avoir peu d’éléments à disposition". La version de Bonello, plus dark, plus borderline, n’a en effet pas eu l’aval de Pierre Bergé, homme d’affaires et compagnon du styliste qui n’autorisa à l’équipe aucun accès aux archives. "Au début, je vivais ça comme une forme d’injustice, notamment par rapport au film de Jalil Lespert. Mais finalement, ça m’a permis de ne pas être enseveli sous le poids de la vérité, de me dégager un espace vierge au sein duquel imaginer, fantasmer. Après tout, même s’il s’agit de Saint Laurent, cela reste un personnage au sein d’une œuvre de fiction".

Mieux : ce second film dépasse, comme l’analyse l’acteur, le cadre du simple biopic. "C’est un film sur le processus artistique, la quête d’inspiration, du beau. Comme Bertrand le dit lui-même, il n’a pas cherché à raconter la vie de Saint Laurent mais à comprendre ce que ça lui en coutait d’être Saint Laurent". Un parti pris aux antipodes de celui adopté par Jalil Lespert, plus classique. "Ce sont des visions très différentes, deux films qui ne se rencontrent jamais et qui peuvent coexister. Et à force de lire des comparaisons, j’espère que les gens auront la curiosité d’aller vérifier par eux-mêmes ce qu’il en est". Verdict imminent.


La rédaction de TF1info

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