"Les têtes de l’emploi", notre avis : la (bonne) comédie qui inverse la courbe du chômage

Marilyne Letertre
Publié le 16 novembre 2016 à 9h31, mis à jour le 16 novembre 2016 à 12h18
"Les têtes de l’emploi", notre avis : la (bonne) comédie qui inverse la courbe du chômage

COUP DE COEUR – Franck Dubosc, François-Xavier Demaison et Elsa Zylberstein sont prêts à tout pour garder leur boulot dans une comédie sociale tendre et réjouissante. Et si "Les têtes de l'emploi" donnait des idées aux candidats à la prochaine élection présidentielle ?

Récemment, Ken Loach épinglait les absurdités de l’administration britannique dans Moi, Daniel Blake, Palme d’or 2016 sur un sexagénaire parti en guerre contre le "job center" pour toucher ses indemnités. Les thématiques des Têtes de l’emploi sont sensiblement les mêmes : précarité, incohérences du système, chômage et solidarité. Le ton, en revanche, est quelque peu différent. Si le film anglais est un sommet d’émotion ponctué de touches humoristiques, la comédie d’Alexandre Charlot et Franck Magnier (le duo derrière le dispensable Boule et Bill) inverse ces proportions.

Un "Full Monty" made in France ?

Les réalisateurs tirent le portrait de Cathy, Thierry et Stéphane, trois employés trop efficaces de l’Agence pour l’emploi. Ils ont en effet radié tant de monde (pour cause de retard, d’incompétence numérique, d’accent incompréhensible pour les serveurs téléphoniques...) que leur agence n’affiche plus assez de "postulants" ! Aussi, afin qu’elle ne ferme pas et qu’ils ne perdent pas à leur tour leur travail, décideront-ils de créer du chômage dans leur ville.  Et notre trio d’organiser des recrutements absurdes et de tenter de discréditer les artisans locaux pour plomber le marché du travail... 

Non seulement c’est drôle, rarement lourd, mais, au-delà des gags, le scénario joue habilement l’équilibre en humanisant ses personnages, comme The Full Monty à l’époque. Derrière leurs panoplies comiques respectives de père et employé désabusé et psychorigide, travailleur gauche et stressé, et mère célibataire sexy en mal d’amour, Franck Dubosc, François-Xavier Demaison et Elsa Zylberstein donnent une voix et un visage aux précaires et attendrissent. Une vraie bonne surprise.


Marilyne Letertre

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