Marie Dal Zotto, héroïne trisomique du téléfilm "Mention particulière", espère faire changer les regards sur le handicap

par Youen TANGUY
Publié le 6 novembre 2017 à 23h05
Marie Dal Zotto, héroïne trisomique du téléfilm "Mention particulière", espère faire changer les regards sur le handicap

PORTRAIT - L'actrice Marie Dal Zotto est l'héroïne de "Mention Particulière", téléfilm diffusé ce lundi soir sur TF1 et qui raconte l'histoire d'une jeune femme de 20 ans qui décide passer son bac, non sans difficultés. La jeune actrice de 29 ans, passionnée de théâtre et de cuisine, s'est confiée à LCI.

Marie Dal Zotto est sur un petit nuage. Encore inconnue du grand public il y a quelques mois, cette jeune trisomique de 29 ans est l'héroïne du téléfilm "Mention Particulière" qui sera diffusé ce lundi soir sur TF1. "Connaissant son goût prononcé pour le théâtre, une amie nous a fait part d'une annonce pour un casting et tout s'est enchaîné très rapidement", explique à LCI sa maman Béatrice, un peu dépassée par l'emballement médiatique.

Le film raconte l'histoire de Laura, 20 ans, qui décide un jour de passer son bac comme n'importe quelle jeune fille de son âge. Mais Laura n'est pas tout à fait comme les autres : trisomique, elle doit braver ses difficultés, les doutes de son entourage et le regard parfois difficile des autres. Une histoire dans laquelle se reconnaît Marie, qui confie s'être inspirée de "sa vie de tous les jours pour que ce rôle existe".

Ça a toujours été une petite fille énergique, volontaire et très enthousiaste
Béatrice, la maman de Marie

Marie vit aujourd'hui à Grenoble, ville dont elle est originaire. "Ça a toujours été une petite fille énergique, volontaire et très enthousiaste, détaille sa maman Béatrice. Partout où elle est passée, elle s’est toujours fait des amis". La jeune femme a été scolarisée jusqu'à ses 18 ans après "un véritable parcours du combattant" entre écoles ordinaires et instituts médico-éducatif. Elle commence à travailler à l'âge de 20 ans après plusieurs stages et quitte le domicile familial deux ans plus tard pour partir vivre dans un foyer. 

Passionnée de théâtre, qu'elle pratique depuis l'âge de 14 ans, elle ne s'était pourtant pas destinée à une carrière de comédienne. "J'adore la cuisine", confie celle qui a d'ailleurs pour projet - dans le cadre d'une association - d'ouvrir un restaurant à Grenoble à l'instar du Reflet à Nantes, un établissement où tous les serveurs sont trisomiques. "Mais j'aime encore plus le théâtre", tient à rappeler Marie, habillée d'un pull à fleurs bleu. Je ne sais pas si je pourrais faire carrière, mais j’ai l’impression que c’est le début de quelque chose".

C'était un défi de retenir le texte et de devoir se concentrer sur une longue durée
Marie Dal Zotto

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est bien parti. La jeune femme a reçu le Prix du Jeune espoir féminin Adami en septembre dernier pour son interprétation dans "Mention Particulière". "Je n'ai pas trop réalisé ce qui se passait sur le moment, mais aujourd'hui je suis très contente, assure-t-elle à LCI. J’ai découvert qu’il fallait juste ouvrir une porte pour être dans le monde du cinéma". Et tout ça avec le soutien de ses proches : "Elle prend beaucoup de plaisir à le faire", nous explique-t-elle. Alors si elle a des propositions aussi belles qu’elle vient d’avoir, ce serait génial". 

Sa maman ainsi qu'un coach l'ont accompagnée tout au long du tournage, long de six semaines. "C'était un défi de retenir le texte et de devoir se concentrer sur une longue durée, mais j'ai appris plein de choses, s'exalte Marie, qui dit considérer aujourd'hui Bruno Salomone et Hélène de Fougerolles - ses parents dans le téléfilm - comme son deuxième père et sa deuxième mère. Et les acteurs le lui rendent bien. "Marie est une jeune femme très attachante, a confié à TF1 Hélène de Fougerolles. Sa naïveté un peu enfantine m’a tout de suite touchée (...) Derrière cette apparente candeur se cache une actrice qui sait exactement où est sa place sur scène".

Des envies de passer le bac

Marie Dal Zotto espère en tout cas que le film "va changer le regard sur le handicap". "Beaucoup de choses ont été faites, pourtant il faut encore continuer, abonde sa maman. Le bac c’est symbolique, mais ils peuvent faire beaucoup de choses. Ce sont des personnes humaines avant d’être des personnes handicapées". L'expérience aura en tout cas donné à Marie envie de repasser son baccalauréat. "C'était surtout après le tournage", s'amuse la jeune femme qui espère surtout plutôt se voir proposer un rôle dans un nouveau film.

Et en attendant la diffusion du premier, Marie se dit plus "excitée que stressée". "Mes collègues sont trop pressés de le voir, et depuis qu’ils ont vu la bande-annonce, ils sont fan de moi", se réjouit la jeune femme. Mon amoureux aussi est trop fier de moi. D'ailleurs, il pleure d’émotion dès qu’il voit la bande-annonce".


Youen TANGUY

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