Pour Fred Cavayé, "Mea Culpa" n'est pas qu'un "film de mecs"

Publié le 5 février 2014 à 11h24

INTERVIEW - Fort des succès de ses deux premiers films, "Pour elle" et "A bout portant", Fred Cavayé renoue une troisième fois avec le thriller d'action. Dans "Mea Culpa", une oeuvre qu'il espère "décisive", l'intéressé dirige Vincent Lindon, Gilles Lellouche et Nadine Labaki.

Et de trois ! Après les percutants Pour elle et A bout portant, le cinéaste français Fred Cavayé rempile avec le thriller Mea Culpa. Pour l'occasion, il a pu compter sur les vedettes de ses deux précédentes réalisations : Vincent Lindon et Gilles Lellouche. Ici, le second aide le premier, ex flic devenu convoyeur de fond, à sauver son fils des griffes d'une mafia déchaînée. Autour d'un café, Cavayé, la nouvelle coqueluche du cinéma d'action français, évoque ce projet que les américains s'arrachent d'ores et déjà.

Un véritable progression
"J'ai peur du vide. Il faut que je me remette à travailler très très vite. La base de mes films, c'est l'humain... le cœur... Avec Mea Culpa, je voulais retrouver les ingrédients romanesques de Pour elle et faire monter l'action d'un cran par rapport à A bout portant. Il fallait que j'aille un plus loin. Là, en plus, on me donnait les moyens d'avoir des jouets plus importants pour filmer. L'idée de départ vient d'Olivier Marchal. Il avait imaginé une trame comme celle de Man on Fire sur fond de vengeance. Quand il a abandonné le projet, je l'ai récupéré en le modifiant et en y ajoutant notamment la notion de rédemption. Le but étant de faire quelque chose autour de l'amitié tout en retrouvant des problématique un peu plus épaisses que la question : 'Où est ma femme ?'. Je me sens plus inspiré qu'avant. J'ai progressé. Je suis meilleur de film en film."

Des personnages réalistes
"Je ne voulais plus de héros qui ne soient que dans l'urgence. Avec les deux autres films, j'avais fait le tour du Monsieur tout le monde à qui il arrive des choses extraordinaires. II me fallait des personnages davantage taillées pour l'aventure. Ici, je mets en scène un flic reconverti en convoyeur de fonds, quelqu'un qui peut aller très loin dans le mal pour sauver son fils. Sa rédemption va peut-être passer par son sacrifice. En cela, le film devient ludique car le personnage principal peut mourir à tout moment. Par ailleurs, je fais gaffe à ne pas raconter la même histoire. On est là pour prendre du plaisir de cinéma. Et mon travail, c'est de le procurer. Pour ceux qui y voient des redites, je dirais que c'est moins grave de s'auto-plagier que de plagier quelqu'un. Mes films sont de la même famille sans être les mêmes.  Celui-ci a été difficile physiquement pour Vincent Lindon et Gilles Lellouche . Mais comme ils avaient déjà travaillé avec moi, ils savaient que leurs efforts rendraient le résultat à l'écran plus probant."

Un amour pour le genre
"Je pensais que Mea Culpa était un film de mecs. Je me suis trompé puisqu'il plait énormément aux femmes. C'est une bonne nouvelle. Vous savez, les spectateurs voient ce type de cinéma avec un filtre qu'ils n'ont pas forcément devant une œuvre américaine. Mea Culpa, c'est le cinéma que j'aime. Et c'est compliqué. Pour ce genre de film, on n'a pas bonne presse du côté des spectateurs même si je dois avouer qu'il y a une certaine attente et une envie d'action pour celui-ci. Après, je ne veux rien imposer. Mais si Mea Culpa rencontre le public, cela permettra, à d'autres comme à moi, de réitérer l'aventure. Il s'agit d'un vrai test puisqu'on a eu un investissement digne de celui d'une comédie. Du coup, il y a une attente de la part des autres producteurs qui se disent que si ça ne marche pas, l'avenir sera compliqué pour des oeuvres telles que les miennes. On ne maîtrise malheureusement pas l'envie du public."


La rédaction de TF1info

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