"Seul contre tous" : Will Smith bascule du côté obscur du football américain

Mehdi Omaïs
Publié le 8 mars 2016 à 19h19
"Seul contre tous" : Will Smith bascule du côté obscur du football américain

CRITIQUE – Après l’excellent "Parkland", Peter Landesman offre à Will Smith un rôle passionnant dans "Seul contre tous", en salles ce mercredi. Celui d’un médecin légiste dont les sombres trouvailles sur le football américain défrayèrent la chronique. Le résultat est édifiant.

Enfin un peu d’oxygène dans les poumons artistiques de Will Smith ! Après un passage à vide substantiel incluant l’échec commercial d’After Earth et la bouse policière Diversion, le comédien -plus si bankable que ça- sort en effet la tête de l’eau dans l’honnête Seul contre tous, troisième long métrage de Peter Landesman. Il y prête ses traits au Dr Bennet Omalu, un neuropathologiste d’origine nigériane qui, au début des années 2000, fut interloqué d’autopsier d’ex gloires du football américain décédées dans d’étranges circonstances. 

David contre Goliath

Ses recherches, fastidieuses et approfondies, permirent la découverte de l’encéphalopathie traumatique chronique, une affection cérébrale découlant des multiples chocs que subissent, au gré d’une carrière, les joueurs de ladite discipline. Animé par une intégrité à toute épreuve, le médecin, épaulé par sa bienaimée et quelques alliés, s’est alors lancé dans une bataille héroïque contre la colossale NFL (Ligue nationale de football américain) dans le but de faire connaître au plus grand nombre la gravité des faits constatés -dépression, délire, suicide...

Impeccable dans la peau du protagoniste, Will Smith habite et incarne ce récit édifiant avec une sobriété bienvenue. Malgré l’accent nigérian qu’il a minutieusement adopté et sa légère transformation physique, l’intéressé ne laisse jamais l’aspect performatif de son jeu prendre le pas sur un personnage incroyable ; auquel il semble nourrir une admiration sans faille. Il faut dire que ce dernier a eu le cran de donner un coup de pied dans une fourmilière où les collusions (pécuniaires) et les luttes de pouvoir sont légion. 

Et c’est bien là que Seul contre tous s’avère passionnant ; dans son portrait d’un étranger qui accède au rêve américain tout en attaquant une de ses mamelles nourricières. Un -made man médical, dont le jusqu’au-boutisme en fit un modèle. Ce cheminement, cet antagonisme façon David et Goliath, laissent réellement coi, allant d’ailleurs jusqu’à compenser quelques faiblesses scénaristiques et une mise en scène proprette trop respectueuse de son sujet.

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