AVANT-PREMIERE – C’est mercredi prochain que le grand public pourra découvrir en salles "Moi, Daniel Blake", le nouveau film du réalisateur britannique Ken Loach, Palme d’or en mai dernier à Cannes. Le portrait poignant d’un soixantenaire brisé par la violence de l'administration. Dans un extrait d’une interview qu'il a accordée à LCI, le cinéaste livre son regard sans concession sur la prochaine élection américaine.
Cinéaste engagé depuis ses débuts de documentariste, Ken Loach n’a eu de cesse, tout au long de sa carrière, de pointer sa caméra sur la réalité sociale et politique de la Grande-Bretagne. Son dernier film, Moi, Daniel Blake, offre un portrait terrifiant des services sociaux de son pays à travers le portrait d'un menuisier confronté à une administration qui rechigne à l'indemniser suite à un accident du travail.
Ce nouveau chef d’œuvre, brutal et poignant, a décroché la Palme d’Or du 69e Festival de Cannes en mai dernier, la deuxième pour son auteur après Le Vent se lève, en 2005. De passage à Paris, il s’est entretenu avec LCI de la situation économique de son pays après le Breixit. Mais aussi de celle des Etats-Unis, à l’approche de la présidentielle. Entre Trump et Clinton, ne lui demandez pas de choisir !
Donald Trump est une créature cauchemardesque
Ken Loach
"L’Amérique est supposée être la démocratie la plus sophistiquée au monde. En vérité on ne peut y être élu que si on est immensément riche", estime Ken Loach. "Du coup vous représentez les intérêts de ceux qui veulent rester riches, les corporations, les grandes entreprises. C’est aussi bien le cas de Trump que de Clinton. Lui est aussi fou qu’on pourrait l’imaginer."
"C’est un personnage grotesque", insiste le cinéaste au sujet de l'homme d'affaires et candidat républicain. "Il insulte les gens, il est dangereux, excentrique, une créature cauchemardesque. Elle, c'est une femme super cool, super efficace, qui travaillera pour les intérêts des multinationales de manière impitoyable. Ils sont tous les deux dangereux sur le long terme. Même si lui est pire !".