Alimentation : malgré la nouvelle loi, 1 produit sur 5 n'indique toujours pas l'origine de la viande et du lait

par Mélanie FAURE
Publié le 4 avril 2017 à 10h45
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Source : Sujet JT LCI

ÉTIQUETAGE - Une enquête menée par le magazine UFC-Que Choisir pointe du doigt l'opacité de l'étiquetage des produits transformés par les industriels, malgré la loi du 1er janvier sur l'origine de la viande et du lait.

La loi du 1er janvier 2017 oblige les industriels à indiquer l’origine du lait et de la viande présents dans leur produit. Un texte qui fait suite au scandale de la viande de cheval. Or dans un cas sur deux, la règle n'est pas respectée en ce qui concerne les produits transformés, rapporte UFC-Que Choisir dans une enquête dévoilée ce lundi 3 avril. Pour arriver à cette conclusion, l'association a réalisé un sondage concernant 40 produits à base de lait, de viande de porc, de poulet ou de boeuf. Les résultats démontrent que la mise en oeuvre de la loi est "particulièrement décevante" et l'étiquetage trop souvent "opaque". 

UFC-Que Choisir va plus loin, affirmant qu'un produit sur cinq n'indique pas l'origine de ses ingrédients. "Nous avons relevé 8 produits de notre échantillon ne portant aucune indication sur l'origine des ingrédients", indique l'association. Parmi les marques concernées, on retrouve notamment Bridélice, Monoprix, Daunat, Herta, Maître Coq, Président, Weight Watchers. Une absence d'information jugée "inadmissible" en raison du délai accordé aux fabricants : "les modalités détaillées d’étiquetage ont été définies en juillet dernier et une tolérance de trois mois après l’entrée en vigueur de la mesure a été accordée, soit jusqu’au 31 mars !"

Les étiquettes "UE", fausse transparence

L'origine des produits est assombrie par la possibilité qu'ont les industriels d'indiquer "Union Européenne" lorsqu'ils s'approvisionnent dans plusieurs pays, soit que les pays de naissance d'élevage, de collecte ou d'abattage sont différents. Cette mention qualifiée de "paravent" et faussement transparente représente ainsi une "brèche" dans laquelle ils se sont engouffrés, au point d'y avoir recours pour près d'un produit étiqueté sur deux. Les marques Sodebo et Herta l'utilisent amplement, la première pour 6 produits sur 7 sondés et la deuxième pour l'ensemble des quatre produits testés. 

Les marques n'hésitent toutefois pas à mettre en avant l'origine des ingrédients lorsqu'il s'agit de la France, au point d'en faire un argument commercial. C'est le cas pour la moitié des produits étudiés, dont Herta qui cache ainsi l'origine floue de ses ingrédients carnés, étiquetés de façon bien moins visible de la mention..."Origine UE". 

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UFC-Que Choisir appelle à des sanctions

UFC-Que Choisir demande aujourd'hui aux services de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) d'agir contre l'opacité de l'origine des produits et les pratiques dangereuses pour la traçabilité. L'association demande à l'administration française de sanctionner les fabricants dont les produits ne seraient pas conformes à la nouvelle obligation et de réserver les mentions "Origine UE" et "Origine non UE" à un nombre restreint de cas justifiés en cas de très forte variabilité des approvisionnements.


Mélanie FAURE

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