Cosmétiques pas si naturels : comment les débusquer

Publié le 7 juillet 2016 à 16h41, mis à jour le 21 février 2017 à 16h01

SUBSTANCES - Les produits cosmétiques qui se veulent naturels ne le sont pas toujours. Mais en regardant les étiquettes à la loupe, vous pouvez avoir une idée assez claire de ce que vous vous apprêtez à mettre sur votre corps.

Une grosse fleur en photo sur l'étiquette de votre gel douche ne veut pas dire que celui-ci en regorge. Et n'empêche pas non plus la présence de produits toxiques dans sa formule. Les marques de cosmétique multiplient pourtant ce genre de mises en scène destinées à mettre en avant les bienfaits des végétaux.

Dans son hors série Beauté au naturel , en kiosque ce jeudi 7 juillet 2016, 60 millions de consommateurs , a passé en revue la composition de 170 produits d'hygiène ou de beauté avant de faire le tri entre ceux qui contiennent un maximum de plantes peu transformées et ceux qui laissent trop de place aux substances indésirables.

► Trois exemples de mises en scène
Le bilan du test est mitigé : 59 produits sont jugés satisfaisants, 57 passables et 54 pointés du doigt en raison d'un nombre excessif de substances indésirables. Voici trois exemples de produits pas aussi naturels qu'on pourrait croire au premier coup d'œil.

Quantité limitée ⇒ Le gel douche Tahiti à l'huile de tamanu et gingembre contient avant tout des agents lavants irritants et des substances de synthèse tandis que les extraits naturels sont à la fin de la liste des ingrédients.

Aussi des produits controversés ⇒ L'après soleil silk hydration after sun de Hawaiian tropic se veut "enrichi en beurre de karité et en beurre de mangue". Ces deux ingrédients sont pourtant relégués à la vingt-et-unième et vingt-deuxième places la composition. Après notamment du benzophenone-4, suspecté d'être un perturbateur endocrinien.

Microbilles ⇒ Les soins exfoliants, tels que le gommage corps fruité parfum de grenade et pépins de framboises de Nectar of beauty ou encore le soin gommant corps karité, sucre roux; huile d'argan du Petit Marseillais contiennent avant tout des microbilles de plastique... qui finissent dans les fleuves et les océans car elles sont trop petites pour être filtrées par les stations d'épuration.

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► Apprenez à décoder les étiquettes

Pour savoir ce qu'il y a vraiment dans le produit, penchez-vous sur l'étiquette. Voici des clefs pour vous mieux les décrypter.

En latin ⇒ Les ingrédients "naturels" (comprenez issus de plantes peu transformées) sont inscrits en latin dans la composition. Par exemple le Butyrospermum parkii désigne le beurre de karité.

En anglais ⇒ Quand le nom d'une substance végétale est indiqué en anglais, c'est généralement le signe qu'elle a subi une transformation importante. Par exemple hydrogenated castor oil PEG-8 esters désigne des esters obtenus par réaction chimique de l’huile de ricin (castor oil) avec du polyéthylène glycol synthétique. Notez que le terme anglais qui suit le nom latin des végétaux désigne le type de substance. Par exemple oil (huile), essential oil (huile essentielle), extract (extrait), water (eau), distillate (hydrolat ou eau florale), butter (beurre), wax (cire).

Abréviations ⇒ Les acronymes tels que PEG, EDTA, BHA, entre autres, désignent des ingrédients de synthèse. Il s'agit respectivement du polyéthylene glycol, de l'éthylène diamine tétra-acétique ou encore de l'hydroxyanisole butylé.

Ordre ⇒ Les ingrédients sont énumérés dans un ordre qui correspond à leur quantité dans le produit fini. En clair la substance citée en premier est la plus présente. Et le plus souvent les cinq ou six premiers ingrédients déterminent 80 à 90% de sa formule.

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Laurence VALDÉS

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