Etiquette énergie : les solutions pour les rendre (vraiment) utiles

Publié le 25 octobre 2016 à 17h22, mis à jour le 25 octobre 2016 à 23h55
Etiquette énergie : les solutions pour les rendre (vraiment) utiles

ELECTROMENAGER - Après plus de vingt ans de bons et loyaux services, les étiquettes énergie mériteraient un bon dépoussiérage. Alors que l'Union européenne travaille sur une nouvelle version, l'UFC-Que Choisir préconise de revenir aux traditionnelles lettres de A à G et d'introduire le coût d'usage.

C'est à n'y rien comprendre. A la recherche d'un nouveau réfrigérateur, vous avez jeté votre dévolu sur un modèle classé A+. Soucieux de ne pas trop consommer, vous êtes rassuré par son étiquette verte. Vous avez tort, il s'agit en fait d'un des modèles le plus énergivore du magasin. Car les étiquettes énergie ne veulent plus dire grand chose aujourd'hui, à en croire l'UFC-Que Choisir, qui propose ce mardi 25 octobre 2016 des pistes pour les rendre plus fiables et plus claires.

Pas de frigo moins bien noté que A+

Dans notre exemple, au rayon des frigos, vous tomberez en effet sur de nombreuses autres références classées  A++ et A+++. De quoi finalement faire passer votre A+ pour une très mauvais note. Et pour cause, depuis 2012,les fabricants de réfrigérateurs (et de congélateurs) ne peuvent faire sortir de leurs usines, pour le marché européen, que des machines de classes A+, A++ et A+++.

Côté performance, ce n'est pas clair non plus. Le premier échelon (A+) consomme 70% d'électricité en plus. Ce que vous pourrez calculer vous même, avec une règle de trois, en comparant le nombre de kilowattheure et de litres indiqués sur l'étiquette. Sauf que pour que cela vous parle, vous auriez aussi aimé savoir à quel coût d'utilisation cela correspond. A moins de maîtriser les différentes composantes de votre facture d'électricité et d'eau (abonnement, prix de l'énergie ou de l'eau, heures pleines, heures creuses...) vous n'aurez pas cette réponse.

La règle diffère d'un produit à l'autre

Mais tout cela pourrait bientôt changer car l'Union européenne est en train de travailler sur une version dépoussiérée de cette étiquette énergie imposée en 1992 au niveau européen. Les directives d'application ayant été égrainées sur plusieurs années, la première étiquette a concerné les frigos en 1995, puis les sèche-linge, les lave-vaisselle, les ampoules, les fours, mes climatiseurs, les congélateurs ou encore les lave-linge en 2003.

Puis l'étiquette n'a cessé de changer au fur et à mesure que les appareils électroménagers ont évolué. Au point que désormais, d'un type de produit à l'autre, la règle n'est pas la même. Par exemple, pour les hottes dont l'étiquetage n'est obligatoire que depuis 2015, les classes sont incarnées par des lettres allant de A à G pour certaines marques et de A+ à F pour d'autres.

L'UFC-QUe choisir réclame du concret

Afin de mettre fin à cette pagaille, l'association de consommateurs a mené une étude qualitative co-financée par l'Ademe, qui a consisté à recueillir les attentes concrètes de quatre groupes de sept à neuf consommateurs ainsi que de six professionnels. Voici ce qui en ressort :

1) Le retour à un échelonnage de A à G, comme c'était le cas à l'origine. En clair, plus question de multiplier les A flanqués d'un plus ou moins grand nombre de "+". Par exemple, 83% des lave-linge vendus actuellement sont au moins A++, selon les données de l'association. Un renforcement des contrôles des allégations de performance est aussi souhaité pour garantir que celles-ci correspondent à la réalité.

2) L'obligation d'un affichage du coût d'usage global (intégrant le coût d'achat et le coût d'utilisation sur la durée de vie du produit). Ce qui pourrait orienter les clients vers des modèles plus efficaces, certes plus chers au moment de passer en caisse mais plus économiques sur le long terme. Il faut garder en tête que sur dix ans, le coût d'usage est souvent deux à trois fois plus important que son coût d'achat, selon les calculs de l'association.

3) Afficher obligatoirement la durée de vie estimée des produits. Cela permettrait de faire des choix plus pertinents concernant les extensions de garantie "coûteuses et bien souvent inutiles" proposés par les fabricants et distributeurs, selon l'association. L'idée d'instaurer une durée de garantie légale en fonction du type de produit est également évoquée, toujours dans une logique de durabilité. Sachant qu'à l’issue de la garantie, 40 % des consommateurs préfèrent remplacer leur produit en panne plutôt que de le réparer. Certains articles pourraient ainsi d'office être garantis cinq ans au lieu des deux ans prévus actuellement. Car, par exemple, un téléphone portable n'a pas la même durée de vie qu'une voiture.

UFC-Que Choisir / LCI.fr

Laurence VALDÉS

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