Happy Hour : le Sénat veut en finir avec l'apéro pas cher. Et vous ?

par Mathieu SICARD
Publié le 21 septembre 2015 à 12h34
Happy Hour : le Sénat veut en finir avec l'apéro pas cher. Et vous ?

ALCOOL - Prendre une bière entre amis après le travail, un réflexe gagnant pour le portefeuille. Les happy hours sont désormais partout. Un verre acheté = un gratuit, la pinte au prix du demi... Des habitudes contre lesquelles veulent lutter les sénateurs.

Les sénateurs ont examiné la semaine dernière le projet de loi santé de Marisol Touraine. Entre autres mesures parfois étonnantes (contre les cabines à UV mais aussi contre les paquets de cigarettes neutres qui doivent être mis en place en 2016), les élus ont aussi décidé de s'attaquer aux happy hours, ces plages horaires qui font la part belle aux promotions sur les boissons alcoolisées. Dans le viseur : le binge drinking, l'alcoolisation massive. 

Concrètement, il s'agirait d'instaurer un seuil. S'il est difficile d'imaginer un prix minimum légal de la pinte (interdiction de la vendre à moins de 5 euros, par exemple), on peut imaginer de limiter la baisse du prix pendant les happy hours. Par exemple, n'autoriser qu'un certain pourcentage de baisse : 25% de moins par rapport au prix normal, alors qu'il s'agit souvent de 50% aujourd'hui. La pinte de bière passerait alors de 8 euros à 6 euros (au lieu de 4 euros). 

► Oui ! Il faut encadrer les happy hours
L'alcool Selon l'Inpes , 86% des Français de 15 à 75 ans boivent de l'alcool au moins une fois par an, près de la moitié une fois par mois et un sur dix boit tous les jours. L'alcool est vécu comme un facteur de socialisation dès l'adolescence mais l'alcool tue, particulièrement sur la route. Il en est même la première cause de mortalité. 

Les happy hours poussent à la consommation, particulièrement des étudiants qui trouvent en terrasse la place qu'ils n'ont pas dans leurs appartements. On peut y partager la même convivialité avec un demi de bière (0,25 litre) plutôt qu'une pinte (0,5 litre). Proposer plus au même prix, c'est un pousse au crime. D'autant qu'il ne s'agit souvent plus seulement d'une offre promotionnelle pour remplir les heures moins affluentes : certains happy hours durent jusqu'à minuit !

► Non ! Laissez-nous les happy hours
Dans de nombreuses grandes villes (et moins grandes), les lieux de convivialité coûtent de plus en plus cher. Quand on n'a pas la chance d'habiter un grand espace, c'est essentiel. S'attaquer aux happy hours en terrasse, c'est le lien social qu'on assassine. 

De toute façon, ce n'est pas la loi qui change les comportements. Les photos horribles sur les paquets de cigarettes ne nous ont pas fait arrêter de fumer. Sur la thématique de l'alcool, toujours pour lutter contre le binge drinking, Roselyne Bachelot avait fait interdire les open bars en 2009. Six ans plus tard, ont-ils disparu des soirées étudiantes ? Non. 

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Mathieu SICARD

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