Une aide à l'achat de masques pour les foyers modestes ? Bercy va "attentivement" se pencher sur le sujet

Publié le 21 juillet 2020 à 10h50, mis à jour le 21 juillet 2020 à 10h56

Source : JT 13h Semaine

BUDGET - Jetables ou lavables, les masques désormais obligatoires dans de très nombreux lieux donnent lieu à "un surcoût que l'on ne peut pas imposer aux plus précaires", soulignait lundi auprès de LCI l'association de consommateurs CLCV. Elle demande au gouvernement de prévoir "une aide financière de 50 euros par mois et par personne" pour les foyers modestes. Ce mardi, Bercy se dit ouvert au débat.

Obligatoire depuis ce lundi 20 juillet dans les lieux clos accueillant du public, le masque représente une dépense non négligeable pour les particuliers. Porter quotidiennement des masques chirurgicaux (ceux que l'on doit jeter toutes les quatre heures) peut ainsi coûter jusqu'à 57 euros par mois pour une personne, à raison de deux par jour à 95 centimes pièce, le tarif maximum auquel ils peuvent être vendus car leur prix est encadré (jusqu'au 10 janvier, pour le moment). 

Pour deux adultes et deux enfants de plus de 11 ans (âge en dessous duquel son port reste facultatif), la dépense mensuelle peut monter jusqu'à 228 euros. A noter cependant que certaines enseignes de la grande distribution ou pharmacies en proposent à des tarifs en dessous du plafond, par exemple à 25 euros ou 30 euros la boîte de 50, ce qui revient finalement à 50 ou 60 centimes pièce.

 

 "L'achat de masques pèse sur le budget des familles et dès l'instant où il s'agit d'un besoin réel, le gouvernement devrait se poser la question du surcoût que l'on ne peut pas imposer aux plus précaires", relève Jean-Yves Mano, président de l'association Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV) joint ce lundi par LCI. Ce mardi 21 juillet, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est montré ouvert sur le sujet : "Est-ce qu'il faut une prise en charge complémentaire? Je trouve que c'est un bon débat, je n'ai pas la réponse ce matin, mais je trouve que c'est une question qui se regarde attentivement", a-t-il affirmé sur Franceinfo.

Opter pour des masques en tissu réutilisables revient cependant moins cher. Au rythme de deux par semaine et de dix lavages chacun, cela revient à 24 euros par mois et par personne, selon les calculs de nos confrères du Parisien qui retiennent un prix de vente unitaire de 3 euros. A noter que le tarif de ces masques lavables n'est pas encadré, contrairement aux chirurgicaux. En fin de compte, pour notre famille de deux adultes et deux grands enfants, la dépense atteint alors 96 euros par mois.

Afin de faire face à cette dépense qui ne passe donc pas inaperçue, la CLCV avait demandé ce lundi au gouvernement par voie de communiqué de prévoir "pour les populations précaires [...] une aide financière mensuelle de 50 euros par personne composant la famille". Le président de l'association de défense des consommateurs nous indique d'ailleurs regretter que l'aide d'urgence versée mi-mai à plus de 4 millions de foyers modestes n'ait pas été reconduite : "Cette aide avait justement vocation à compenser la hausse des dépenses courantes dont les masques font notamment partie. La solution la plus rapide à mettre en oeuvre consisterait à reconduire chaque mois tant que la situation l'exigera un dispositif similaire en faveur des ménages bénéficiant des Aides personnelles au logement (APL)" .

Pour rappel, cette aide exceptionnelle versée donc une seule fois au printemps avait concerné les bénéficiaire du Revenu de solidarité active ou de l'Allocation de solidarité spécifique (150 euros majorés de 100 euros par enfant) ou d'une APL (100 euros par enfant).

Au début du déconfinement, que ce soit pour faciliter l'approvisionnement des habitants ou pour soulager les finances des personnes les plus précaires, certaines collectivités locales avaient distribué (souvent sur demande de l'usager) des masques grand public. Désormais, "une enveloppe hebdomadaire de 5 millions de masques lavables est destinée aux citoyens les plus précaires et distribuée via les CCAS [ndlr : centres communaux d'action sociale] et les acteurs associatifs", précise l'exécutif dans un point de situation publié samedi soir sur le site Gouvernement.fr.    

A noter que les personnes fragiles ou vulnérables peuvent quant à elles bénéficier de masques gratuits sur ordonnance de leur médecin. Cette exception concerne ceux qui souffrent d'une maladie chronique considérée comme "à très haut risque médical" de développer une forme grave du Covid 19, est-il par ailleurs précisé sur le site de l'administration française.


Laurence VALDÉS

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