Cop 21 : ces menaces qui poussent la France à contrôler ses frontières

Publié le 11 novembre 2015 à 15h30
Cop 21 : ces menaces qui poussent la France à contrôler ses frontières

SÉCURITÉ - Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé vendredi dernier le rétablissement des contrôles aux frontières durant la Cop 21, qui verra affluer à Paris de nombreux chefs d'Etats étrangers. Une décision à l'aune des menaces terroristes, comme le révèle une note des renseignements détaillée mercredi par France Inter.

A conférence exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé vendredi le rétablissement des contrôles aux frontières nationales (suspendus en théorie entre les pays de l'espace Schengen) à l'occasion de la conférence de l'ONU sur le climat (Cop 21).

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Du 30 novembre au 11 décembre, la France retrouvera donc le contrôle de ses frontières par mesure de haute sécurité, alors que 80 chefs d'Etat (dont le président américain Barack Obama) sont attendus à Paris.

Note confidentielle

L'annonce officielle de cette mesure exceptionnelle de contrôles aux frontières nationales (prévue par les accords de Schengen) a été faite à l'aune de menaces concrètes. Ce mercredi, France Inter a publié des extraits d'une note confidentielle des renseignements généraux, déjà évoquée la semaine dernière par RTL . Une note qui rappelle bien sûr le risque terroriste maximal qui pèse sur l'Hexagone, en plein conflit avec les groupements islamistes, dont Daech en Syrie et Al Qaïda.

La menace terroriste risque notamment de contrecarrer un certain nombre de protocoles. Par exemple, les 80 chefs d'Etat ne pourraient pas faire la photo traditionnelle sur le perron de l'Elysée pour immortaliser le sommet international. Car pour acheminer les dirigeants, il faut autant, sinon plus, de véhicules à proximité de l'Elysée.

Les groupes contestataires visés

Le terrorisme islamiste n'est cependant pas la seule cause invoquée. Dans la note confidentielle, les renseignements s'inquiètent aussi de risques de débordements face aux forces de l'ordre en marge du sommet. Sont particulièrement visés les activistes de la "mouvance d'ultragauche", ou bien des " Black Blocs ", susceptibles de se fondre dans les manifestations prévues lors de la Cop 21 et "disposant d'un répertoire inventif de techniques d'insurrection". Ou encore l'installation de "campements" de protestataires d'activistes radicaux à proximité du Bourget (Seine-Saint-Denis), épicentre de l'événement.

Selon France Inter, certains de ces militants auraient été incités à infiltrer des entreprises sollicitées pour la Cop 21. La semaine dernière, RTL indiquait déjà que certains projetaient de converger vers le plateau de Saclay, autre site retenu pour le sommet qui abrite de nombreux sièges de grandes entreprises. Chacun a par exemple en tête les  violences émeutes anti-G8 à Genève en 2003 , où encore à Gênes en 2001. Des débordements qui feraient bien mauvais genre, à l'heure où la France tente de réussir un coup de poker environnemental historique à Paris. Enfin, la note évoque les risques de la cybercriminalité, l'usage potentiel de drones (une quarantaine de sites nucléaires ont été survolés depuis septembre 2014) ou le piratage de sites Internet officiels. 

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Vincent MICHELON

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