HISTORIQUE - Un accord inédit a été signé, mardi, entre Google et l’Association de Lutte Contre la Piraterie Audiovisuelle (ALPA) afin de mettre en place un dispositif contre le piratage de contenus vidéo sur YouTube.
Bloquer plus rapidement les contenus piratés sur YouTube : c’est le but de l’accord inédit signé mardi par les représentants de l'audiovisuel français et Google, maison-mère du service de partage de vidéos. Cet accord, paraphé au ministère de la Culture avec l'association française de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA) et sous l'égide du CNC, prévoit une meilleure collaboration entre le géant américain et les ayants droit, qui dénoncent régulièrement le manque à gagner causé par le piratage.
YouTube s’est engagé à mettre à la disposition de l'ALPA son outil d'identification et de gestion des droits, "Content ID", pour centraliser les demandes de propriétaires lésés par des vidéos piratées et les bloquer. "Nous ne souhaitons pas que les fraudeurs utilisent nos plateformes au détriment des créateurs", a souligné pour Google Carlo D'Asaro Biondo, président du géant américain en charge des partenariats pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique.
L'accord prévoit également un soutien financier de Google à l'ALPA et un accompagnement des ayants droit via des formations.
. @carlodasaro : "Je suis ravi d'allier nos forces avec l’ #ALPA au service d’une ambition commune : lutter contre le piratage en ligne." pic.twitter.com/d6PgIiMSFU — Google en France (@GoogleEnFrance) 19 septembre 2017
Inculquer le respect du droit d’auteur aux enfants
C’est l’une des premières pierres du "plan d'action contre le piratage" voulu par la ministre de la Culture Françoise Nyssen. Il devra permettre de lutter contre les sites "contrefaisants", de mieux promouvoir l'offre légale et d'"inculquer le respect du droit d'auteur" aux enfants dès le plus jeune âge. "La lutte contre le piratage est le grand défi de ce début de siècle dans la sphère culturelle", a souligné la ministre. "J'espère que ce n'est que le début d'un processus. Il faudra d'autres accords avec les ayants droit et les autres plateformes", ainsi qu'au niveau européen.
La riposte graduée fait également l'objet d'une étude juridique lancée par Hadopi (la Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet), dont la suppression est prévue pour 2022, a indiqué Françoise Nyssen.
Conférence de presse @MinistereCC pour la signature d'un accord entre @GoogleEnFrance et #alpa pour renforcer les droits d'auteur en ligne pic.twitter.com/dU2c2xjboH — Charles Savreux (@Charles_Savreux) 19 septembre 2017
Le président de l'ALPA, Nicolas Seydoux, s'est félicité de cet accord qui symbolise "l'effondrement d'un mur d'incompréhension" entre Google et les ayants droit. Le président de l'Alpa a également appelé à ce que ceux qui téléchargent illégalement reçoivent des amendes "pour incivilité".
13 millions d'internautes se sont adonnés au piratage en France en 2016, ce qui a représenté un manque à gagner de 1,35 milliard d'euros, selon une étude du cabinet EY publiée en février.
Google a signé récemment des partenariats similaires sur les droits de l'audiovisuel en Espagne et de la musique en Allemagne, mais pas avec un organisme public tel que le CNC.