La grande danseuse étoile Yvette Chauviré s’est éteinte

par Océane LE MOAL
Publié le 20 octobre 2016 à 0h05
La grande danseuse étoile Yvette Chauviré s’est éteinte
Source : AFP

DÉCÈS - Considérée comme la plus grande danseuse française du XXe siècle, Yvette Chauviré est morte dans la nuit de mardi à mercredi à Paris, à l'âge de 99 ans, a annoncé l'Opéra de Paris.

Le directeur de l'Opéra de Paris Stéphane Lissner, la directrice de la danse Aurélie Dupont et l"'ensemble du personnel de l'Opéra national de Paris ont la tristesse d'apprendre ce jour la disparition d'Yvette Chauviré, danseuse étoile", indique l'institution dans un communiqué.

Yvette Chauviré avait fait ses adieux sur le plateau du Palais Garnier de ses débuts en 1972, avec Giselle, un rôle fétiche auquel son nom reste associé. Rudolf Noureev avait notamment voulu danser avec elle ce célèbre ballet, faisant fi des dix années de plus de la danseuse, et par la suite elle créa sa propre chorégraphie de Giselle en 1974, qui est encore dansée aujourd’hui à la Scala de Milan. 

La seule Française ayant obtenue le titre de "Prima ballerina assoluta"

Elle aura servi les chorégraphes de son temps, en premier lieu son maître Serge Lifar, qui l'avait nommée étoile le 31 décembre 1941, et qu’elle accompagna lors de ses adieux en 1956. Elle était considérée comme la plus grande danseuse française du XXe siècle, la seule Française ayant obtenue le titre de "Prima ballerina assoluta".

 Née le 22 avril 1917, elle était entrée dix ans plus tard à l'Ecole de danse de l'Opéra et avait été engagée en 1932 dans son corps de ballet. En 1936, elle était nommée petit sujet, puis grand sujet en 1937, avant de devenir première danseuse l’année d’après, et d’obtenir la reconnaissance en devenant danseuse étoile en 1941. 

Elle se produisit également pour les ballets de Monte Carlo en tant qu’étoile invitée, mais aussi pour la Scala de Milan, et le Royal ballet, où elle dansa avec Rudolf Noureev, alors âgé de 21 ans et grand admirateur de la danseuse. Yvette Chauviré s'éloigna alors de son mentor Serge Lifar, écarté momentanément de l’Opéra de Paris, soupçonné d’avoir collaboré durant la Seconde Guerre mondiale. 

Elle fit également deux apparitions sur grand écran, dans La Mort du Cygne de Jean-Benoît Lévy en 1937, et en 1985 dans Yvette Chauviré, une Etoile pour l’exemple, film de Dominique Delouche qui lui est consacré et qui fut présenté à Cannes. 

A l'annonce de son décès, de nombreux internautes lui ont rendu hommage.


Océane LE MOAL

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