RÉCOMPENSE – L’artiste britannique Helen Marten a reçu lundi le prestigieux prix Turner, récompense d’art contemporain. Mais pas sûr que ses sculptures absconses séduisent le public.
C’est le plus prestigieux des prix d’art contemporain. Helen Marten a reçu lundi le prix Turner pour ses sculptures réalisées avec des matériaux peu communs, comme de la peau de poisson, des œufs ou des cubes de craie d'ordinaire utilisés au billard.
Cette jeune londonienne, âgée 31 ans, fait partie des figures montantes de l’art outre-Manche. Le mois dernier, elle a déjà été récompensée par le Hepworth Prize for Sculpture. Le jury du Turner a, lui, salué sa "contribution exceptionnelle au développement de l'art contemporain visuel". "Ils ont admiré les qualités poétiques et énigmatiques de son travail qui reflètent les complexités et les défis d'être au monde aujourd'hui", a déclaré le musée londonien Tate Britain, qui héberge le Turner Prize.
Enigmatiques, les œuvres d’Helen Marten le sont sans conteste. Et si certains encensent ses installations, d’autres n’y verront qu’un bric-à-brac sans queue ni tête. Quoi qu’il en soit, l’artiste rejoint la caste des lauréats du Turner qui compte notamment dans ses rangs Damien Hirst et Anish Kapoor.
En recevant son prix, doté d’une récompense de 30 000 euros, Helen Marten a décrit la situation du monde comme "toujours plus précaire" et s'est exprimée contre la xénophobie et l'intolérance. "Je pense qu'en tant qu'artistes dans le monde d'aujourd'hui, et en tant que personnes vivant dans cet environnement, nous sommes très, très privilégiés de nous trouver ici dans une communauté dont l'essence est la diversité et l'exubérance", a-t-elle déclaré.
Le directeur de la Tate Britain, Nicholas Serota, est allé dans le même sens : "A un moment où existent des craintes qu'en Grande-Bretagne nous ne devenions plus insulaires et plus centrés sur nous-mêmes en tant que nation, le prix Turner nous rappelle que l'art nous ouvre à de nouvelles idées".