Alstom se lance dans les bus électriques : zoom sur un marché en plein essor

par Nicolas VANEL
Publié le 4 octobre 2016 à 19h13, mis à jour le 5 octobre 2016 à 10h36
Alstom se lance dans les bus électriques : zoom sur un marché en plein essor
Source : AFP

TRANSPORTS – Le plan de sauvetage du site Alstom de Belfort comprend notamment le développement d’une branche bus électrique au sein du groupe spécialisé dans le rail. Une évolution de la production qui vise un secteur jugé particulièrement porteur pour les dix prochaines années.

C’est l’une des annonces du plan de sauvetage du site Alstom de Belfort. Ce mardi, la direction du groupe a annoncé, aux côtés du secrétaire d’Etat à l’Industrie Christophe Sirugue, le développement futur d’une ligne de production de bus électriques sur le site. Une reconversion pour l’usine historique qui a vu sortir de ses chaînes la première locomotive TGV.  

Montant alloué au projet : 5 millions d’euros. Une ambition qui apparaît bien limitée en comparaison des quelque 40 millions d’euros investis par le groupe Bolloré dans son usine de production dédiée à ce segment à Ergué-Gabéric (Finistère). Alstom ne part cependant pas de zéro dans le domaine avec le site de Belfort et surtout un prototype de bus déjà en développement. 

La Chine, marché prometteur

Il faut dire que le marché est porteur et que la concurrence commence à s’étoffer. Au niveau national, la loi de transition énergétique promulguée le 18 août 2015 impose aux opérateurs de transports publics et aux autorités organisatrices de renouveler intégralement leur parc d’autobus et d’autocars à l’aide de véhicules à faibles émissions à partir de 2025.

 Au niveau européen, le projet ZeEUS, qui s’achèvera en avril prochain après trois ans et demi de travaux, vise quant à lui à accélérer le développement des transports en commun propres dans les grandes villes européennes. 22,5 millions d’euros sont ainsi consacrés à cette initiative, qui a déjà permis d'inaugurer plusieurs lignes de bus électriques à Barcelone, Londres ou encore Varsovie.  A Paris, la RATP est quant à elle déjà lancée dans un vaste plan de renouvellement de sa flotte intitulé Bus 2025. A cette échéance, 80% des 4600 véhicules utilisés par la régie parisienne devront être constitués de bus électriques et 20% de véhicules au biogaz. A ce titre, des appels d'offres vont être lancés l'année prochaine pour des livraisons massives en 2019. 

Bref, de quoi ouvrir des perspectives aux constructeurs lancés dans la conquête de ce marché particulièrement prometteur, en Chine notamment. Et donc pourquoi pas à Alstom.  

Une concurrence déjà bien implantée

Le spécialiste du rail aura toutefois fort à faire pour concurrencer le groupe Bolloré. Le concepteur de l’Autolib équipe déjà la ligne 341 de la RATP entre la porte de Clignancourt et l’Arc de Triomphe. Autre adversaire : la société PVI, pour "Power Vehicle Innovation". Ce pionnier du secteur a, entre autres, signé pour la RATP le "Montmartobus", le petit bus roulant sur la butte Montmartre.  PVI a notamment fait sensation en juin dernier, lors du salon Transports publics, avec sa technologie Watt System. Elle permet une recharge ultra-rapide des bus de l’ordre de trois à cinq minutes aux terminus de lignes, voire sur le parcours lui-même. D’autres acteurs ont investi le marché et participent notamment au projet ZeEus tels que Volvo, Irizar (Espagne), Solaris (Pologne) ou encore Skoda. La régie parisienne, elle, est en phase de test de matériels développés par Heuliez, Irizar, Solaris, ainsi que Yutong (Chine), associé au français Dietrich Carebus et BYD (Chine). 

Néanmoins des places restent sans nul doute à prendre dans un secteur en plein développement. Outre le remplacement du parc polluant, les transports en commun sont en constant développement depuis le début des années 2000. Par ailleurs, si l’offre de minibus électriques est déjà développée, celle des bus de 12 mètres (taille des bus urbain classique de capacité de 90 passagers) est en cours de constitution, notamment en ce qui concerne les véhicules articulés, soulignait en avril dernier l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere-France).

VIDÉO - Alstom : "Il y a eu des engagements de la part de l'Etat, nous l'assumons", affime Christophe Sirugue

Alstom : "Il y a eu des engagements de la part de l'Etat, nous l'assumons", affime Christophe SirugueSource : Sujet JT LCI
Cette vidéo n'est plus disponible

VIDÉO - JT 20H de TF1 : les véhicules électriques, l’avenir de l’automobile ?

JT 20H - Les véhicules électriques, l’avenir de l’automobile ?Source : JT 20h WE
Cette vidéo n'est plus disponible

Nicolas VANEL

Tout
TF1 Info