Comment le gouvernement justifie la flambée du chômage au mois d'août

par Nicolas VANEL
Publié le 26 septembre 2016 à 18h48
Comment le gouvernement justifie la flambée du chômage au mois d'août
Source : AFP

EMPLOI – Le nombre de demandeurs d’emploi en France a augmenté en août de plus de 50.000 personnes. Une très nette progression qui efface une bonne partie des résultats positifs enregistrés ces derniers mois sur le front du chômage. Le ministère du Travail avance plusieurs explications.

C’est une claque. Après avoir enregistré une baisse de 0,5% du nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité en juillet, Pôle emploi a fait face à un afflux considérable de demandeurs d’emplois en août, avec 50.200 demandeurs de plus inscrits en catégorie A (+1,4%), portant le nombre total de demandeurs dans cette catégorie en France métropolitaine à 3.556.880 personnes. Un nombre équivalent à celui observé au cours de l’été 2015. 

Cette hausse notable touche particulièrement les demandeurs sans aucune activité (catégorie A : +1,4%) et ceux ayant exercé au cours du mois une activité réduite dite longue, soit de plus de 78 heures (+3%), correspondant à la catégorie C. En revanche, chez les demandeurs inscrits en catégorie B, c’est-à-dire ayant eu une activité réduite courte (moins de 78 heures), on enregistre un recul de 1.4% au mois d’août. 

L’effet des attentats et des actualisations

Toutes les catégories d’âge sont également touchées. Les moins de 25 ans restent néanmoins ceux ayant connu la plus forte progression sur le mois d’août : +2,3% d’inscrits, contre +1,3% entre 25 et 49 ans et +1,2% pour les plus de 50 ans. En 2015, ces derniers avaient enregistré une très forte hausse des inscriptions (+9,4%) sur la même période. 

Les secteurs directement en lien avec le tourisme ont souffert cet été des attentats qui ont notamment frappé Nice le soir du 14 juillet, souligne le gouvernement dans son communiqué. Le tourisme, l’hôtellerie-restauration, mais aussi le secteur du commerce de loisirs, ont vu leur activité en partie baisser avec pour conséquences de moindres embauches. Dans son commentaire, la ministre du Travail, Myriam El Khomry, pointe en outre l’effet du nombre inhabituel des actualisations enregistrées au cours du mois passé. 

La ministre insiste également sur la volatilité des chiffres du chômage ces derniers mois, et sur l’importance d’observer la tendance qui reste positive pour le gouvernement, avec 23.700 demandeurs d’emploi sans activité en moins depuis le début de l’année, tandis que le nombre d’entrées à Pôle emploi est également en diminution de 1,6%. Une tendance qui pourrait toutefois rapidement s’inverser pour l’exécutif si l’automne enregistrait des chiffres aussi catastrophiques. 


Nicolas VANEL

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