Croissance : l'Europe met la main au portefeuille

Publié le 22 juin 2012 à 17h46
Croissance : l'Europe met la main au portefeuille

Les dirigeants italien, français, allemand et espagnol se sont mis d'accord ce vendredi à Rome pour proposer de mobiliser 1% du PIB européen en faveur de la croissance.

Un mini sommet pour un maxi enjeu. Les dirigeants italien, français, allemand et espagnol se sont mis d'accord à Rome pour proposer de mobiliser 1% du PIB européen en faveur de la croissance, leur "premier objectif" pour permettre à une zone euro plombée par l'austérité de sortir de la crise. Ils ont toutefois souligné que la relance de la croissance ne se ferait pas au détriment de la discipline budgétaire, lors de ce mini-sommet Italie-France-Allemagne-Espagne destiné à préparer le sommet européen crucial des 28 et 29 juin.

"Le premier objectif sur lequel nous sommes d'accord est la relance de la croissance, des investissements et de la création d'emplois, que cela soit à travers des réformes structurelles au niveau national" ou "un nouvel agenda au niveau européen", a déclaré le chef du gouvernement italien Mario Monti lors d'une conférence de presse.

Le président français François Hollande a indiqué de son côté que les dirigeants des quatre principales économies de la zone euro s'étaient mis d'accord pour mobiliser "1% du PIB européen, c'est-à-dire 120 à 130 milliards d'euros, en faveur de la croissance". Aussitôt après, la chancelière allemande a confirmé cet objectif commun, y voyant "un signal important".

Ce montant n'est guère une surprise . La somme, provenant du renforcement de la Banque européenne d'investissement, des project-bonds (emprunts en commun pour financer des infrastructures) et des fonds européens encore inutilisés, avait déjà été évoquée par François Hollande dans la "feuille de route" adressée la semaine dernière au président de l'UE Herman Van Rompuy.

L'Union progresse peu à peu vers le fédéralisme
Si le Royaume-Uni ne veut pas en entendre parler et que la France est pour sa part très rétive à toute perte de sa souveraineté, l'idée d'un fédéralisme européen semble peu à peu s'imposer comme remède à la crise."Il faut pas moins d'Europe mais plus d'Europe", a d'ailleurs concédé la chancelière, appelant à "donner un signal et nous rapprocher dans une union politique". "Les quatre pays sont d'accord là-dessus", a-t-elle assuré.

François Hollande a tenu a poser un bémol, affirmant qu'il n'y aurait pas de "transfert de souveraineté" à l'UE "s'il n'y a pas d'amélioration de solidarité". "En même temps que la solidarité, vous avez besoin de contrôles", lui a rétorqué la chancelière.

"L'Europe dans le passé a eu un pacte de stabilité et de croissance, mais personne ne l'a respecté. Le problème n'est donc pas qu'il n'y a pas de règles en Europe, mais que nous perdons de la crédibilité parce que, trop souvent, nous ne respectons pas nos propres règles", a-t-elle précisé. Il faut "créer une structure politique pour avoir plus de contrôle et de responsabilité", a-t-elle martelé, en plaidant pour des abandons de souveraineté pour permettre à l'union économique de fonctionner.

Le chef du gouvernement italien Mario Monti, de sensibilité fédéraliste, soutient cette démarche d'une union politique. "Pour sortir dans de bonnes conditions de cette crise de la zone euro et de l'économie européenne, davantage d'intégration est nécessaire", a-t-il déclaré vendredi.

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La rédaction de TF1info

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