En difficulté, Bombardier signe une grosse commande avec la SNCF pour la Normandie

par Nicolas VANEL
Publié le 21 octobre 2016 à 18h23
En difficulté, Bombardier signe une grosse commande avec la SNCF pour la Normandie
Source : AFP

MARCHÉ FERROVIAIRE – Trois jours après avoir tiré la sonnette d’alarme, le patron de Bombardier France a reçu la confirmation d’une commande de 40 trains pour la région Normandie. Le groupe canadien vient d’annoncer la suppression de 7500 postes dans le monde.

Après Alstom, c’est au tour de Bombardier de recevoir un coup de pouce. En visite jeudi à Rouen, le président de la SNCF Guillaume Pepy a annoncé la commande par la région Normandie de 40 trains au groupe canadien. La construction de ce type de rames est basée à Crespin, dans le Nord. 

"Le 23 novembre, la région va commander, avec de l'argent qui vient de l'Etat, soit 720 millions d'euros, 40 nouveaux trains pour changer les Corail qui existent aujourd'hui sur les lignes Paris-Rouen-Le Havre et Paris-Caen-Cherbourg", a déclaré Guillaume Pepy. Des équipements régionaux âgés de 40 ans et qui sont "obsolètes", a-t-il précisé. Cela représente donc une dépense plus élevée que les 15 rames de TGV Euroduplex promises début octobre à Alstom par le gouvernement pour un montant d'environ 500 millions d’euros.  

Un rapport en balance

Cette commande de Omneo premium à deux étages a été confirmée par le vice-président de la région Normandie, chargé des Transports. Jean-Baptiste Gastinne a affirmé toutefois attendre "un rapport de la SNCF sur la possibilité pour ces trains d'accéder aux quais de la gare de Paris Saint-Lazare ". 

La région Normandie a été la première à prendre le contrôle des lignes de trains Intercités circulant sur son territoire. Ce transfert de gestion de l’exploitation des liaisons ferroviaires régionales s’est accompagné d’un accord pour la prise en charge du financement par l’Etat de nouveaux trains. 

Bombardier supprime 7500 postes dans le monde

L’annonce du président de la SNCF tombe à point nommé. Lundi dernier en effet, le président de Bombardier Transport France, Laurent Bouyer, avait tiré la sonnette d’alarme. Il avait évoqué "une situation sociale extrêmement difficile" si son carnet de commandes ne se garnissait pas dans les "six à neuf mois". 

Ce vendredi, Bombardier a annoncé une série de mesures de restructuration impliquant la suppression de 7500 postes pour un groupe comptant environ 70.000 salariés à travers le monde. "Les actions particulières qui seront prises par Bombardier incluent la rationalisation des fonctions administratives et d'autres fonctions non liées à la production dans l'ensemble de l'entreprise", peut-on lire dans le communiqué du groupe.

Des départs et des embauches stratégiques

En février dernier, la société canadienne avait annoncé sa volonté de supprimer quelque 7000 postes d’ici fin 2017. Une échéance qui semble aujourd’hui repoussée à fin 2018. 

Si le groupe ne détaille pas les sites touchés par ce plan, il précise que "l'impact de cette restructuration sur les emplois sera en partie compensé par des embauches stratégiques" visant notamment  "les principaux contrats ferroviaires remportés". 

JT20H : 70 millions d'euros et 15 TGV commandés, l'État s'investit pour sauver le site d'Alstom de BelfortSource : JT 20h Semaine
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