Youtube boycotté : un coup dur pour l'image de Google

Publié le 1 avril 2017 à 22h45, mis à jour le 1 avril 2017 à 23h13
Youtube boycotté : un coup dur pour l'image de Google

POLÉMIQUE - Le géant de l'Internet est confronté depuis plusieurs semaines à un boycott massif de sa plateforme publicitaire en ligne. Des grandes marques, comme L'Oréal ou McDonald's, se retirent les unes après les autres depuis qu'elles ont découvert que leurs spots étaient associés à des contenus faisant l'apologie de la haine, notamment sur YouTube.

Gros coup de pression ! Jamais dans sa courte histoire Google n’avait été confronté à un tel boycott de la part de ses clients. Après McDonald's, HSBC, L'Oréal, Havas, Vodafone et Volkswagen, les deux principaux opérateurs télécoms américains, Verizon et  AT&T, ont annoncé cette semaine avoir retiré une partie de leurs publicités sur YouTube, la plateforme de vidéo de Google. En cause : une enquête du Times, parue le 9 mars dernier. Le journal affirme que des publicités en ligne de grandes marques et d'organisations officielles apparaissaient, notamment sur YouTube, à côté de contenus antisémites, incitant à la haine ou faisant l'apologie du terrorisme.

Car, aussi étonnant que cela puisse paraître, ce ne sont pas des humains, mais des algorithmes qui contrôlent l’emplacement des publicités. Les marques choisissent des mots clés, qui aident à filtrer les contenus à côté desquels apparaissent leurs publicité. Cependant, comme le montre l'enquête du journal britannique, ce système a ses limites. "Ce mode de fonctionnement qui cible les publicités en fonction du profil des internautes rend difficile de savoir à quel contenu va être associée une campagne", explique à Challenges Jules Minvielle de la startup Mozoo, spécialiste de la pub pour mobile. "Avec les vidéos, dont on ne peut pas ‘scanner’ les contenus comme avec du texte, c’est encore plus compliqué", précise-t-il. 

Google a fait son mea culpa

Après avoir tout d'abord affirmé qu'il ne pouvait pas contrôler les 400 heures de vidéos diffusées par minute, Google,  face à l'ampleur de cette polémique, a fait son mea culpa. "Je suis désolé, nous présentons nos excuses, a déclaré le président de Google Europe, Matt Brittin. Tout cela est indépendant de notre volonté, mais nous en assumons la responsabilité." Sur son blog, l’entreprise américaine a promis de renforcer le contrôle des sites internet en augmentant ses effectifs et en modifiant ses conditions d'utilisation. "Ces robots sont faillibles, à aucun moment Google arrivera à faire 100% de protection de l'ensemble des contenus", estime Emery Doligé, expert en marketing numérique.

Son grand rival, Facebook, comble peu à peu son retard

Depuis le début de la polémique, pas moins de 250 annonceurs, pour la majorité britanniques, ont retité leurs publicités de Youtube. C'est pourtant le principal levier de croissance de l'entreprise américaine. Les pertes financières ne seraient cependant pas très conséquentes pour Google : d'un montant de 750 millions d'euros, soit 1% du chiffre d'affaires de du géant de l'Internet. Malgré tout, cette polémique est une très mauvaise publicité pour l'image du groupe. D'autant que si Google reste le roi incontesté de la publicité en ligne aux Etats-Unis, son grand rival, Facebook, comble peu à peu son retard.

D'après les estimations, les revenus du moteur de recherche dans ce domaine devraient progresser de 15 % outre-Atlantique en 2017, quand ceux du réseau social devraient bondir de 32 %. Les déboires de Google pourraient également profiter aux chaînes de télévision traditionnelles. Pour la première fois en 2016, les annonceurs américains ont en effet dépensé plus d'argent sur Internet qu'à la télévision.


La rédaction de TF1info

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