VTC : la start-up Taxify va bientôt venir rouler sur les plates-bandes d'Uber à Paris

Publié le 9 octobre 2017 à 16h05
VTC : la start-up Taxify va bientôt venir rouler sur les plates-bandes d'Uber à Paris

VTC - Taxify, une start-up estonienne soutenue par le géant chinois Didi, va se lancer à Paris dans les prochaines semaines. Une arrivée qui pourrait bouleverser l'hégémonie d'Uber dans la capitale et qui ne plait pas aux chauffeurs des autres entreprises de VTC.

Après s’être lancée à Londres au début du mois de septembre, Taxify, une société estonienne de véhicules de transport à la personne ( VTC), devrait se lancer d’ici la fin du mois à Paris, affirment nos confrères des Échos dans leur édition du 18 septembre. Soutenu par le géant chinois des VTC Didi Chuxing, ce nouveau venu pourrait changer la donne et mettre en danger Uber, leader du marché parisien.

Après Londres, Paris nouvelle cible de Taxify et Didi

Mise en place le 4 septembre à Londres, la start-up Taxify revendique déjà le recrutement de plus de 3000 chauffeurs sur place. Pour l’instant, la présence de l’entreprise estonienne sur le marché britannique est minime face aux 40.000 conducteurs dont dispose Uber. Mais avec l’aide de Didi, qui possède 12% de Taxify, ce nouveau venu compte prendre le dessus sur son concurrent américain. 

Le géant chinois tente coûte que coûte de devenir numéro 1 en Europe devant Uber, comme il l’a fait sur ses propres terres en 2016. Implanté en Chine pendant quelques années, Uber a essayé de prendre le contrôle du marché local. Mais la puissance de Didi a contraint le géant américain à fusionner avec son concurrent et à définitivement abandonner le marché chinois.

Pour pouvoir réussir son lancement dans la capitale française, Taxify a démarré une campagne de recrutement dès cet été afin d’offrir un service de qualité et des délais assez courts dès ses débuts le mois prochain. Sur Uberzone, forum pour les chauffeurs de VTC, plusieurs membres affirment s’être déjà inscrits. D’autres se disent un peu inquiets face à l’arrivée de Taxify. "Le problème n'est pas qu'elle arrive, c'est que ça fasse comme Uber. Au début, tout le monde y court et après ça devient la misère", peut-on lire. Ce lundi 9 octobre, des chauffeurs de VTC ont d'ailleurs bloqué le bureau de recrutement de Taxify à Paris pour dénoncer "l'arrivée agressive" de la nouvelle plateforme.

Opération séduction envers les chauffeurs

Pour attirer les chauffeurs qui travaillent déjà avec Uber, Chauffeur Privé, Allocab ou encore Marcel, Taxify veut se différencier de ses concurrents. Ainsi, elle propose un taux de commission sur le prix d’une course bien plus bas qu’Uber. De 25% avec Uber, ce taux devrait être de 15% avec l’entreprise estonienne.

Pour éviter de subir des accusations d’exploitation de ses chauffeurs, comme c’est le cas avec Uber, Taxify propose aux chauffeurs de délimiter la zone dans laquelle ils souhaitent travailler et ainsi leur permettre de ne pas être trop loin de domicile. L’entreprise souhaite inciter les chauffeurs à travailler pour elle en leur proposant un "bonus de fidélité", dont le montant n’est pas connu pour l’instant. Avec 5.5 milliards de dollars levés en avril dernier, l’actionnaire Didi devrait pouvoir fidéliser assez facilement ses employés.

Uber, responsable de salariat déguisé ?Source : JT 20h WE

L’arrivée de cette nouvelle entreprise sur le marché parisien risque de poser un problème supplémentaire, la possible pénurie de chauffeurs de VTC dans les prochains mois. La conséquence pourrait être dramatique pour les petites entreprises comme Snapcar, Chauffeur Privé, Allocab et Marcel, qui se disent "très préoccupées" par la situation.


Antoine LLORCA

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