ÉPILOGUE - Les salariés de l'équipementier automobile GM&S, en liquidation judiciaire, ont levé jeudi soir le blocage d'un site de PSA dans l'Allier à l'appel de la CGT après un accord avec le gouvernement.
L'évacuation s'est déroulée dans le calme. Faisait suite à l'appel de la CGT, les salariés de GM&S ont levé jeudi soir le blocage d'un site de PSA dans l'Allier qui avait débuté mercredi matin aux aurores. Les derniers véhicules évacués ont quitter le site aux alentours de 22h, permettant aux premiers camions d'entrer à nouveau librement dans l'enceinte de l'usine, sous la surveillance de quelques gendarmes encore présents sur place.
Un incident avait retardé la levée du siège en début de soirée. Alors qu'ils s'apprêtaient à quitter le site, les GM&S ont constaté qu'un de leurs véhicules utilitaires avait été vandalisé, laissant croire à une représaille venue de l'intérieur du site de PSA. Le Comité d'entreprise de l'usine PSA a fourni une camionnette de remplacement, la direction de l'usine bloquée assurant par ailleurs qu'elle prendrait en charge les réparations du véhicule endommagé.
Information: suite au blocage de l'usine de Sept-Fons par GM&S, les pièces sont actuellement acheminées hors de l'usine par hélicoptère. pic.twitter.com/uOKQUx6rzN — Groupe PSA (@GroupePSA) 5 juillet 2017
A la suite d'une négociation dans l'après-midi à la préfecture de Moulins, la CGT avait obtenu de faire acter à l'ordre du jour de la prochaine réunion prévue à Bercy, mardi 11 juillet, les quatre revendications des salariés, a expliqué devant la presse Patrick Brun, délégué CGT. "Il nous a été proposé une réunion à Bercy mardi à 15h30, à la condition que l'on lève le camp. Nous avons demandé un ordre du jour précis, que nous avons obtenu, le ministre ayant donné son accord", a-t-il dit.
La réunion doit mettre en présence l'ensemble des acteurs du dossier : PSA, Renault, le repreneur GMD, l'Etat et les syndicats, mais sa tenue était conditionnée à la levée du bloquage du site de Sept-Fons qui durait depuis 48 heures.
Les quatre points à l'ordre du jour réclamés par les GM&S sont : "volume de commandes et chiffre d'affaires, nombre des emplois repris, prise en charge des salaires jusqu'au 31 août, accompagnement social et indemnités des salariés non repris", a précisé Patrick Brun.
Les commandes de PSA représentent 50% du chiffre d'affaires de GM&S
Après des mois de tensions, GM&S Industry, basé à La Souterraine (Creuse), a été placé le 30 juin en liquidation judiciaire, avec seulement trois semaines pour améliorer la seule offre de reprise déposée à ce jour : 120 emplois sur 277. PSA, dont les commandes représentent la moitié du chiffre d'affaires de l'équipementier, s'est engagé à accompagner la reprise de GM&S par la société GMD, via des commandes annuelles passant de 10 à 12 millions d'euros pendant trois ans et 4 millions d'investissements pour la fabrication de pièces, soit 40 millions au total.
Des salariés de l'usine GMS de La Souterraine bloquent les accès au site de PSA à Dompierre-sur-Besbre depuis 6h du matin #Allier #GMS pic.twitter.com/O0XGiUydOk — Anne-Claire Huet (@AC_Huet) 5 juillet 2017
L'usine de Sept-Fons, qui fabrique des blocs diesel et des disques de freins, est "essentielle dans le dispositif industriel de PSA", a souligné M. Bézard, en expliquant que le blocage pourrait avoir des répercussions très rapides sur la production automobile du groupe qui travaille en flux tendu. Le responsable a dit compter "sur les pouvoirs publics pour appliquer la loi républicaine" sur la libre circulation des biens et des personnes.