Élections américaines - Trump président : les dons au Planning familial en hausse… dont beaucoup au nom du futur vice-président

Publié le 15 novembre 2016 à 12h12
Élections américaines - Trump président : les dons au Planning familial en hausse… dont beaucoup au nom du futur vice-président
Source : AFP

CHARITÉ - Depuis l’élection de Donald Trump, le Planning familial américain enregistre une forte hausse des dons en sa faveur. Des donations dont beaucoup sont effectuées au nom du futur vice-président, le très conservateur et anti-avortement Mike Pence. Comme pour souligner l’inquiétude ambiante.

L’élection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis a des conséquences parfois imprévisibles. Planned Parenthood, le Planning familial américain, dit en effet enregistrer une forte hausse des donations en sa faveur depuis le 9 novembre. Quelque 80.000 nouveaux dons ont ainsi été recensés en à peine une semaine. 

Comme pour souligner avec ironie l’inquiétude ambiante – beaucoup craignent un durcissement des règles liées à la contraception et à l’avortement sous la présidence Trump – un grand nombre de ces dons sont faits au nom de Mike Pence, le futur vice-président très conservateur et farouche opposant à l’IVG. Une initiative que certains internautes ont choisi de partager sur les réseaux sociaux (voir le tweet ci-dessous).

L’ambiguïté de Trump pose question...

Avec l’arrivée du milliardaire au pouvoir, certains anticipent une baisse des financements du Planning familial, dont les 650 centres de santé dépendent pour moitié des subventions publiques. Ils s’interrogent sur ce que sera la présidence de l'homme d'affaires républicain en ce qui concerne l'accès à l'avortement et au contrôle des naissances. Preuve de ces craintes, les responsables de Planned Parenthood ont aussi fait état d'une importante augmentation des demandes de moyens contraceptifs de longue durée, type stérilet.

Et pour cause : Donald Trump s'est montré ambigu sur la question. Après avoir d’abord promis d'abroger l'Obamacare, la loi de son prédécesseur instaurant une assurance-maladie pour tous, dont le remboursement d'un nombre conséquent de dispositifs contraceptifs, le président-élu a déclaré qu'il n'excluait pas de conserver certaines dispositions du Patient Protection and Affordable Care Act (le nom officiel de l’Obamacare, ndlr). 

Signe de cette ambivalence, le futur 45e chef d’Etat américain avait dit en mars dernier que les femmes qui mettaient fin à leur grossesse devaient être punies, avant finalement de revenir sur ses propos. Il a en revanche affirmé à plusieurs reprises son intention de nommer des juges anti-avortement (et pro-armes) à la Cour suprême. 

... son entourage inquiète

Mais l’incertitude du discours de Donald Trump n’est pas forcément ce qui inquiète le plus les sympathisants du Planning familial. Leurs angoisses se concentrent plutôt sur l’entourage du futur locataire de la Maison-Blanche. Outre son vice-président Mike Pence, Trump compte par exemple parmi ses soutiens un grand nombre de pourfendeurs de l’avortement : Ben Carson, Jeff Sessions, Sarah Palin…

Des supporters qui devraient d’ailleurs faire partie de la future administration américaine. Ce qui réjouit les lobbyistes et militants anti-IVG. Parmi eux, Carol Tobias, présidente du Comité national pour le droit à la vie, se dit ainsi "très optimiste" quant à ses chances de couper prochainement les vivres de Planned Parenthood. La nomination du futur gouvernement devrait permettre de lever certaines de ces interrogations. 

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Alexandre DECROIX

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