DUEL - C'est un moment déterminant dans la course à la Maison blanche. La candidate démocrate, Hillary Clinton, et le candidat républicain, Donald Trump s'affronteront la nuit prochaine . Un débat à suivre en direct sur LCI.
90 millions de téléspectateurs attendus. 1h30 de débat qui peut faire, ou défaire une ambition présidentielle. L’heure de la confrontation a enfin sonné. Après des mois d’invectives par médias interposés, Hillary Clinton et Donald Trump se retrouveront pour la première fois en face-à-face la nuit prochaine à partir de 21 h (3h en France), un débat que vous pourrez suivre en direct et en intégralité sur LCI. Faute d’avoir obtenu le seuil de 15% des intentions de vote fixé par la commission des débats présidentiels, Gary Johnson, candidat du parti libertarien, et Jill Stein, candidate du parti des Verts, ne pourront y participer.
A six semaines de l'élection du 8 novembre, les sondages restent très serrés. Le dernier en date dimanche, donnait les deux candidats dans la marge d'erreur, avec 46% des intentions de vote pour Hillary Clinton et 44% pour Donald Trump dans un match à 4 incluant les deux autres petits candidats, le libertarien Gary Johnson et l'écologiste Jill Stein, et 49%-47% si on ne les prend pas en compte (sondage Washington Post/ABC News).
Deux candidats mal-aimés
Les deux candidats, que la majorité des Américains n'aiment pas, jouent gros dans ce débat organisé à l'université Hofstra près de New York. Donald Trump, 70 ans, républicain atypique, show-man populiste et impulsif qui se présente comme un outsider, devra prouver qu'il a l'étoffe d'un président. Et c'est bien sur ce talon d'Achille que Hillary Clinton a l'intention de faire jouer la lame de ses arguments. A 68 ans, l'ancienne First Lady, ancienne sénatrice et secrétaire d'Etat, pourra compter sur sa grande expérience politique : elle a déjà participé à 30 débats politiques depuis 2000. Mais elle a un défaut : elle doit convaincre des électeurs peu enthousiastes qui doutent de son honnêteté. Selon un sondage, 65% des Américains ne la trouvent pas honnête et 52% ont une opinion négative de cette cérébrale un peu froide. L'affaire de ses emails, les doutes alimentés par son adversaire sur la Fondation Clinton, ses liens avec Wall Street, ont contribué à ternir son image.
Faire craquer Trump
Pour se préparer au débat, Hillary Clinton a suspendu sa campagne ces derniers jours. Elle s'est cloîtrée avec ses conseillers et ses dossiers chez elle à Chappaqua, au nord de New York, s'entraînant notamment avec des proches jouant Trump, à toutes les facettes possibles de son adversaire républicain. Car le but du camp démocrate est de le faire craquer, pour montrer que Donald Trump n'a pas le tempérament d'un président.
Selon le New York Times, la candidate démocrate, entourée de son équipe de campagne, ne devrait ainsi pas s’attarder sur les frasques ou mensonges de Donald Trump. Elle cherchera plutôt à prouver que le tempérament de son adversaire est tout simplement inadéquat à la fonction de président des Etats-Unis. De nouvelles réactions à l’emporte-pièce du candidat républicain devant des centaines de millions de téléspectateurs, achèveraient de le décridibiliser sur le plan électoral.
Coup bas : quand Trump menace de faire venir une ex-maîtresse de Bill Clinton
Côté Donald Trump, pas de fausse Hillary pour s'entrainer. On soigne plutôt la présentation du candidat. Il a promis d'être "respectueux" avec son adversaire démocrate, qu'il surnomme à chaque occasion "Hillary la crapule". Trump n'a aucune expérience d'un débat présidentiel : 90 minutes de pression intense, avec une seule adversaire et un modérateur, qui sera ce lundi le présentateur du journal du soir de la chaîne NBC, Lester Holt. Mais il compte sur son instinct, et n'a semble t-il pas voulu s'entraîner avec une fausse Hillary. Le but de ses conseillers : qu'il reste calme. Il est encore perçu plus négativement que son adversaire : 61% des Américains ont de lui une opinion négative, rebutés par sa personnalité sans nuance et volontiers agressive. Le républicain a pris son vendredi pour se préparer, et devait encore travailler dimanche au débat. Mais il a continué ses meetings les autres jours.
La préparation du débat "se passe très bien", a-t-il affirmé, volontairement décontracté.
Petit émoi du week-end : Donald Trump a menacé sur Twitter d'inviter au débat une très ancienne maîtresse de Bill Clinton, Gennifer Flowers, laquelle avait fait savoir qu'elle était prête à venir. Mais Kellyanne Conway, la directrice de campagne de Trump a précisé dimanche que Gennifer Flowers n'avait "pas été invitée par l'équipe", tout en ajoutant qu'elle avait "le droit d'être là si quelqu'un d'autre lui donne un billet".
If dopey Mark Cuban of failed Benefactor fame wants to sit in the front row, perhaps I will put Gennifer Flowers right alongside of him! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 24 septembre 2016
"Que Donald Trump passe des heures avant ce débat sur ce genre de choses montre quel genre de leader il serait", s'est insurgé sur CNN Robby Mook, le responsable de la campagne démocrate. "C'est une star de télé-réalité. Il a beaucoup d'expérience en matière de divertissement. La présidence n'est pas une affaire de divertissement", a-t-il aussi déclaré sur ABC, lors des émissions politiques dominicales.