Etats-Unis : en s’immisçant dans le duel Clinton-Trump, le FBI n’a satisfait (presque) personne

Publié le 7 novembre 2016 à 14h50
Etats-Unis : en s’immisçant dans le duel Clinton-Trump, le FBI n’a satisfait (presque) personne
Source : SIPANY/SIPA

INFRUCTUEUX – Le FBI a annoncé dimanche la fin de son enquête concernant les emails d’Hillary Clinton. Une affaire qui aura écorné l’image de la police fédérale américaine, autant critiquée par les démocrates que par les républicains.

Dix jours après l'avoir rouvert avec tumulte et fracas, le FBI a donc finalement refermé le dossier des emails d'Hillary Clinton. C’est dans une lettre adressée dimanche au Congrès que le directeur de la police fédérale américaine, James Comey, a annoncé la nouvelle, soulignant que les enquêteurs fédéraux avaient travaillé "jour et nuit" pour achever l'examen de milliers de messages récemment découverts. 

Un rebondissement de taille dans la campagne présidentielle américaine, dont l’impact reste pour l’heure difficile à mesurer. Il n'est pas sûr en effet que ce nouveau revirement, survenu à deux jours du vote, ne fasse changer d'avis beaucoup d'électeurs. Mais une chose est sûre cependant, rarement le FBI n’aura été autant critiqué en si peu de temps. 

Les démocrates craignent des dommages collatéraux

Et pour cause : si l’annonce de James Comey a été reçue avec un certain soulagement par Hillary Clinton et son équipe, nombre de démocrates gardent cette affaire en travers de la gorge et continuent de reprocher à l’agence son immixtion dans la campagne. Beaucoup s’interrogent notamment sur l’étendue des dommages infligés à la candidate par la réouverture de l'enquête et s’inquiètent de l’indélébilité des attaques subies ces derniers jours. 

Malgré la clôture de l'affaire par le FBI, certains partisans de Clinton ont ainsi tout de même persisté dans leurs critiques. Dianne Feinstein, sénatrice démocrate de Californie, a par exemple de nouveau adressé des reproches à l'agence et à son directeur général, soulignant que l'annonce faite dimanche rendait la précédente lettre de ce dernier "encore plus troublante", du fait de la fausse impression qu'elle a donnée de l'enquête : "Je pense que le département de la Justice doit passer en revue ses procédures pour éviter des actes similaires, susceptibles d'influencer les futures élections."

Côté républicain, la déconvenue est totale

Pour les républicains, la déconvenue est totale. Grisés par la dynamique en faveur de Trump, les membres du Grand old party (GOP) espéraient en effet voir la candidate démocrate être poursuivie – et condamnée – par la justice. Après avoir successivement critiqué puis réhabilité James Comey, d'abord pour l'absence d'inculpation puis pour avoir relancé l'enquête, ils se sont de nouveau mis à vilipender le haut fonctionnaire. "Comey doit subir une pression politique énorme pour flancher comme cela", a ainsi jugé un des fidèles alliés du milliardaire, Newt Gingrich.

Donald Trump a lui aussi directement mis en doute la rigueur de l'enquête du FBI, affirmant lors d’un meeting dans le Michigan que cette affaire des emails n'allait pas disparaître du jour au lendemain. "L'enquête va se poursuivre, les employés de base du FBI ne lui permettront pas d'échapper à ses crimes terribles", a déclaré le magnat de l’immobilier.

Les marchés financiers soulagés

Cet énième coup de théâtre de la campagne a en revanche été bien accueilli par les marchés financiers, qui voient en Clinton la candidate du statu quo. Les contrats à terme (futures) sur les indices des marchés d'actions américains ont pris plus de 1% après l'annonce du FBI, et le dollar s'est apprécié en Asie contre toutes les autres grandes devises.

Affaire des e-mails : le FBI ne poursuivra pas Clinton, une "divine surprise" pour la candidate démocrateSource : Sujet JT LCI
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Alexandre DECROIX

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