Le PS est-il mort ? Peut-être au regard de ces dix chiffres

par Matthieu JUBLIN
Publié le 11 mai 2017 à 11h07
Le PS est-il mort ? Peut-être au regard de ces dix chiffres

EN MARCHE FUNÈBRE - Pilier du paysage politique français pendant des décennies, le Parti socialiste risque-t-il de ne pas passer l'été (et les législatives) ? Les signes de déclin s'accumulent, après la lourde défaite de Benoît Hamon au premier tour et la difficulté du parti de se réinventer, coincé entre le centre d'Emmanuel Macron et la gauche de Jean-Luc Mélenchon.

Pendant un demi-siècle, la vie politique française s'est construite autour de deux partis, un de droite et un de gauche. Ce parti de gauche, le Parti socialiste, a connu la plus grande débâcle de son histoire, lors du premier tour de l'élection présidentielle. Né en 1971 au congrès d'Épinay des cendres de la SFIO, le PS entame en mai 2017 ce qui pourrait être son agonie. Les législatives vont-elles enterrer l'astre socialiste ? Voici 10 raisons de le penser.

6,36

6,36%, c'est le score de Benoît Hamon au premier tour de l'élection présidentielle de 2017. Vainqueur de la primaire après avoir largement battu Manuel Valls, le candidat du PS a illustré à lui seul l'impossibilité de sa formation à se réunir derrière le projet plébiscité par les électeurs de la primaire à gauche. Si elle n'a pas séduit une majorité de Français, la campagne de Benoît Hamon était également loin de faire l'unanimité au sein du PS. Au point que la chronique des trahisons a fini par rythmer la campagne du candidat, bon nombre se tournant vers le mouvement d'Emmanuel Macron, à l'instar de Manuel Valls. Ce qui ne manque pas de leur revenir tel un boomerang pour les législatives.

50

50, c'est le nombre de députés PS espéré, en "off" par certains caciques socialistes. "L'idée est de faire le gros dos pendant cinq semaines et de tenter de sauver 50 députés", confiait ainsi un "cadre du parti" dans L'Obs, ce mercredi. Rappelons que la plus grande débacle qu'a connu le PS aux législatives date de 1993, quand seulement 52 députés socialistes avaient été élus.

1.655.619

1.655.619, c'est le nombre de votants à la primaire élargie organisée par le PS avant l'élection présidentielle. À comparer aux 2.661.231 électeurs de la primaire socialiste de 2011, après laquelle François Hollande est devenu le candidat du PS. Et à comparer aux 4.298.097 votants qui ont participé à la primaire de la droite et du centre.

Retour sur les deux précédentes primaires de la gaucheSource : Sujet JT LCI
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140.000

140.000, c'est le nombre d'adhérents revendiqués perdus entre 2007 et 2016. Solférino revendiquait ainsi 260.000 détenteurs de carte PS en 2007, et n'en dénombrait plus que 120.000 en novembre 2016. En moins de 10 ans, le nombre d'adhérents socialistes a fondu comme neige au soleil. Ce qui n'empêchait pas Jean-Christophe Cambadélis d'annoncer à plusieurs reprises ces dernières années un objectif de 500.000 cartes PS en 2017.

42.300

42.300, c'est le nombre d'adhérents réels du Parti socialiste en novembre 2016, selon le Canard Enchaîné du 7 décembre. Alors qu'à la même époque, Jean-Christophe Cambadélis en revendiquait trois fois plus, le journal révélait, lui, le nombre d'adhérents à jour de cotisation. Sans omettre de préciser qu'"heureusement, les statuts prévoient que d'autres militants puissent reprendre leur carte jusqu'au jour du vote portant sur les investitures aux législatives".

160

160, c'est le nombre villes de plus de 10.000 habitants perdues par la gauche après les élections municipales de 2014. Entre 2008 et 2014, la gauche est passée de 509 à 349 communes contrôlées. Si la gauche ne se résume pas au Parti socialiste, seules les listes présentées par le PS et où celui-ci était inclus ont chûté, passant au niveau national de 36,25% à 25,69% au premier tour, remarque Libération. Les listes divers gauche ou présentées par des écologistes ont, elles, vu leur score augmenter au premier tour entre 2008 et 2014.

11

11, c'est le nombre de villes de plus de 100.000 habitants perdues par le PS après les municipales de 2014. Ces villes sont passées à droite, comme Toulouse ou Caen, ou à un autre parti de gauche, comme Grenoble. Avant ces élections, le PS était à la tête de 26 villes de plus de 100.000 habitants, contre 12 pour la droite et le centre. À l'issue du scrutin, la droite détenait 22 villes. Et la présidentielle n'a pas amélioré la situation pour le PS : au premier tour, Benoît Hamon n'a jamais fait parti du trio de tête dans les dix plus grandes villes de France, comme le montre Le Monde

12

12, c'est le nombre de députés européens PS élus à l'issue des élections européennes de 2014. Arrivé troisième au niveau national, derrière le FN et la droite, le PS n'avait jamais récolté aussi peu d'élus supranationaux depuis la création des élections européennes. 

13,30

13,30%, c'est le score obtenu au niveau national par le Parti socialiste au premier tour des élections départementales de mars 2015. C'est le plus mauvais score à ces élections depuis la naissance du PS. Si le parti parvient à conserver 27 présidents de départements sur 98 à l'issue du scrutin, il ne détient plus que 954 conseillers départements sur 4108, l'un des ses pires niveaux historiques. 

5

5, c'est le nombre de présidents de régions venus du PS issus des élections régionales de décembre 2015. Cette année-là, les socialistes essuient une deuxième débâcle aux élections locales après les départementales, et perdent 15 présidences de régions. Le nombre de régions était, certes, passé de 26 à 17, mais, signe qui ne trompe pas, le nombre d'élus régionaux issus du PS a atteint après ces élections son plus bas niveau historique avec 349 conseillers sur 1722. 

Au début de la campagne des élections législatives, le Parti Socialiste divisé en deuxSource : JT 20h Semaine

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Matthieu JUBLIN

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