Alain Juppé dans l'Emission politique : "Mais puisque je vous dis que je suis de droite !"

Publié le 7 octobre 2016 à 0h12, mis à jour le 7 octobre 2016 à 10h37
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Source : Sujet JT LCI

SEREIN - Alain Juppé, invité sur France 2 jeudi 6 octobre, a dû s'expliquer à plusieurs reprises sur son appel aux électeurs de gauche pour la primaire. "Je suis de droite", a-t-il répété à plusieurs reprises comme un mantra. Finalement, c'est le projet du candidat qui l'a prouvé à sa place.

"Mais puisque je vous dis que je suis de droite !" Jeudi soir, dans L'Emission politique, sur France 2, Alain Juppé aura passé une bonne partie de son temps à tenter de prouver à ses interlocuteurs qu'il n'était pas le dangereux infiltré socialiste de la primaire que ses opposants l'accusent d'être devenu. Depuis quelques jours, il appelle en effet sans vergogne "tous les Français" à venir choisir le prochain candidat de la droite à la présidentielle, au grand dam de Nicolas Sarkozy.

Le favori des sondages s'est d'ailleurs justifié auprès de Léa Salamé et de David Pujadas en fin d'émission : "Enfin, vous avez entendu Sarkozy ? Vous voyez le piège qu'on me tend... C'est de dire que je veux faire voter la gauche pour bidouiller la primaire !" Mais en fin de compte, il aura suffi qu'il dévoile un peu de son projet, croise une juge, puis l'ex-trader Jérôme Kerviel, puis le maire de Béziers, Robert Ménard, pour prouver qu'il est bel et bien un candidat de la droite libérale.

"Arrêtons de vilipender les riches"

Sa première séquence "homme de droite", Alain Juppé a pu la lancer dès les premières minutes de l'émission, face à Fabienne Nicolas, une juge affiliée au Syndicat de la magistrature (réputé de gauche) qui critiquait son projet de rétablir les peines plancher abrogées par la gauche. "Fort heureusement, il y a des clivages en matière de politique pénale", s'est réjoui le maire de Bordeaux, qui en a profité pour tancer le "non sens" de la politique de l'ex-garde des Sceaux Christiane Taubira et plaider pour la construction de nouvelles places en prison.

La deuxième séquence, il la doit au journaliste François Lenglet, qui a montré dans une infographie que le projet fiscal d'Alain Juppé conduirait à réduire l'impôt de 21.700 euros pour un famille riche, et à l'augmenter de 150 euros pour une famille pauvre (en tenant compte de son projet de hausse de TVA). Loin de s'émouvoir de cette démonstration d'inégalité, Alain Juppé a observé tranquillement : 

Il est plus facile de baisser la fiscalité sur les gros revenus que sur les petits
Alain Juppé

Appelant ses interlocuteurs à "arrêter de vilipender les riches", le candidat à la primaire a assuré que cet effort fiscal inciterait les plus aisés "à créer de l'emploi". 

Un peu flou face à Kerviel et sur la régulation de la finance internationale

Troisième épisode : face à l'ex-trader Jérôme Kerviel, "l'invité surprise" de l'émission qui affronte la Société Générale devant les juges. Alors que ce dernier lui demandait pourquoi son programme ne mentionnait rien sur la régulation de la finance internationale, Alain Juppé a laissé s'installer - pour la première fois dans l'émission - un léger flottement. "Il faudra aller plus loin", a-t-il esquissé vaguement. De fait, parmi les programmes des candidats à la primaire à droite, seul celui de Bruno Le Maire réserve un chapitre sur la lutte contre l'évasion fiscale. 

Alain Juppé a en revanche été plus coriace face à Robert Ménard, lorsque ce dernier l'attaquait sur l'immigration. Recadrant le maire de Béziers (proche du FN) sur les chiffres de l'immigration légale, et jugeant que "le problème ne vient pas de là", le maire de Bordeaux aurait pu donner quelques garanties à d'éventuels sympathisants de gauche. Mais en évoquant ses propositions - restrictions au regroupement familial, suppression de l'Aide médicale d'Etat dédiée aux migrants en situation irrégulière, c'est bien à l'électorat de droite qu'Alain Juppé aura finalement donné des gages. 

VIDEO. Primaire de la droite : "Un peu de panique à bord" chez Sarkozy, tacle Juppé

Primaire de la droite : "Un peu de panique à bord" chez Sarkozy, tacle JuppéSource : Sujet JT LCI
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Vincent MICHELON

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