Comment Macron l'a joué "Tontons flingueurs" avec les socialistes et républicains

Publié le 9 mai 2017 à 17h22

Source : JT 13h Semaine

CINÉ-POLITIQUE - Le PS comme les Républicains auraient dû se méfier d'Emmanuel Macron. En avouant que l’une de ses répliques cultes était celle de Bernard Blier dans les "Tontons flingueurs", le nouveau président avait finalement révélé la clé de sa stratégie : faire exploser ses ennemis "façon puzzle". On en observe les résultats deux jours à peine après son élection.

Dans un tweet publié fin mars, Emmanuel Macron disait toute son admiration pour les "Tontons flingueurs", film culte de Georges Lautner. "'On n’est pas venus pour beurrer les sandwiches': ma réplique préférée", lançait le candidat à la présidentielle, déjà bien placé dans les sondages. 

Moins de 6 semaines plus tard, l’aspirant président a tenu ses promesses et n’a pas lésiné sur le menu. Le voilà prochainement installé à l’Elysée avec, comme surprise du chef, un solide plat de résistance : l’explosion du clivage droite-gauche pour se constituer une majorité de gouvernement à l’occasion des élections législatives. 

Emmanuel "Raoul" Macron

L’inspiration avec le fameux film de gangsters ne semble pas s’arrêter là, note Christophe Jakubyszyn, chef du service politique de TF1. Tout comme l'impétueux "Raoul" - interprété par Bernard Blier -  se délectait de vouloir "éparpiller ses ennemis façon puzzle", Emmanuel Macron nourrirait une même ambition.  Son pari, "c’est de faire exploser le système politique et pas seulement de réussir des débauchages individuels comme l’avait fait Nicolas Sarkozy en 2007 ".

Des propos qui se vérifient, moins de deux jours après la nette victoire de l'ex-ministre de François Hollande. A gauche, la décomposition du PS est déjà bien avancée depuis la sèche élimination de Benoît Hamon au premier tour et l'écartèlement des voix de gauche entre les mouvement En Marche et de la France insoumise. 

Quant aux Républicains estime Christophe Jakubyzyn, leur cohésion pourrait être sérieusement mise à mal si, comme on le murmure, Emmanuel Macron choisissait un Premier ministre de droite. "Dans ce cas, il deviendra compliqué de mobiliser l’électorat républicain autour de candidats LR pour les législatives". Un peu comme si Emmanuel Macron s'appuyait une fois encore sur l'une des savoureuses répliques de Raoul imaginées par Michel Audiard: "Je disperse, je ventile." 


La rédaction de TF1info

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