Danielle Simonnet : le PS "prêt à tout pour casser le Front de gauche"

Publié le 16 janvier 2014 à 14h58
Danielle Simonnet : le PS "prêt à tout pour casser le Front de gauche"

INTERVIEW - Danielle Simonnet, candidate du Parti de gauche aux municipales, accuse le PS de vouloir briser le rassemblement à gauche de la gauche pour faire oublier le tournant "libéral" du chef de l'Etat. Mercredi, une composante du Front de gauche, dont elle se réclame, avait annoncé son ralliement à la liste PS d'Anne Hidalgo.

Anne Hidalgo (PS) et Ian Brossat (PCF) ont annoncé mercredi le ralliement de la Gauche unitaire, une composante du Front de gauche. Cela ne va-t-il pas affaiblir votre candidature  ?
C'est une farce. En juin dernier, les militants de la Gauche unitaire avaient voté à 80% pour une liste autonome sur Paris. Christian Piquet (porte-parole de ce mouvement, NDLR) a écarté unilatéralement les partisans de l'autonomie qui sont sur nos listes. A la place d'Anne Hidalgo, je ne me mouillerais pas à soutenir ce petit groupe de cinq personnes auquel elle a tout de même promis quatre places en position éligible.

Comment expliquer ce ralliement ?
Visiblement, l'équipe d'Anne Hidalgo est très inquiète de l'impact du tournant libéral annoncé mardi par François Hollande . Se sentant illégitime sur sa gauche, elle et le PS sont prêts à tout pour casser le Front de gauche, y compris en instrumentalisant ce non-événement.

Les communistes, principale composante du Front de Gauche, se sont eux aussi ralliés à Anne Hidalgo…
Le PCF Paris est totalement isolé dans cette stratégie. Je reçois des soutiens des militants communistes de Paris et de toute la France qui ne comprennent pas ce ralliement, qui plus est à l'heure où François Hollande assume pleinement son orientation libérale pro-Medef.

Le Front de Gauche n'a-t-il pas explosé à Paris ?
La direction du PCF Paris a décidé de le quitter. Nous continuerons d'utiliser l'étiquette Front de gauche quoiqu'il arrive. C’est une stratégie, celle du rassemblement autonome de l’opposition de gauche au gouvernement. Nous refusons que le PS la mentionne sur ses affiches et son matériel de campagne. Une rencontre nationale avec le PCF est d'ailleurs prévue sur ce sujet vendredi.

Comment abordez-vous la dernière ligne droite avant les élections ?
J'appelle tous les socialistes qui restent socialistes et les écologistes qui restent écologistes à faire des listes communes avec nous. Nous n'allons pas nous soumettre aux 50 milliards d'euros d'austérité promis par le chef de l'Etat, qui vont entraîner des saignées dans la fonction publique et des baisses de dotations au détriment des services publics parisiens.


La rédaction de TF1info

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