VOYAGE DISCRET - En déplacement à New York, la candidate du Front national a été repérée à la Trump Tower. Ce jeudi matin, ses soutiens se montraient discrets sur ce voyage : espérait-elle rencontrer le futur président ? En tout cas, ce ne sera pas pour cette fois.
Que va donc faire Marine Le Pen à New York ? Ce jeudi matin, son directeur de campagne, le sénateur-maire de Féjus, David Rachline, a confirmé malgré lui, sur BFMTV, que la candidate du Front national effectuait en ce moment un voyage aux Etats-Unis. Une information qui circulait depuis la veille, mais qu'aucun responsable frontiste n'avait confirmée.
Mais David Rachline n'a pas dit un mot sur ses motivations. Comptait-elle, durant ce déplacement qui pourrait durer deux ou trois jours, rencontrer le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, à propos duquel elle ne tarit pas d'éloges ? Une rencontre souhaitée de longue date par la patronne du FN, mais qui ne s'était concrétisée jusqu'ici, et qui serait un joli coup médiatique pour celle qui vient de se lancer officiellement dans la bataille de 2017. Ou bien Marine Le Pen a-t-elle rendez-vous avec des banques américaines dans le cadre du financement de sa campagne, sujet qu'elle avait évoqué il y a quelques jours ?
"Elle a le droit d'aller respirer un peu"
De tout cela, David Rachline ne dira mot. Le sénateur-maire de Fréjus préfère évoquer "un déplacement privé qui n'est pas politique. S'il y avait des informations politiques importantes, je vous les dirais". Histoire d'ajouter un peu plus de mystère et d'interrogations, le directeur de campagne de Marine Le Pen évoque une curieuse pause dans la campagne alors que la candidate FN vient à peine de se lancer.
Elle a le droit d'aller respirer un petit peu. Elle va présenter son projet présidentiel. Quelques jours de pause, c'est de bon aloi.
David Rachline
Mais au cours de l'après-midi, patatras ! L'objet (présumé) du voyage était dévoilé par le journaliste du Huffington Post Sam Levine : la candidate du Front national a été repérée, photo à l'appui, en train de prendre un café à la Trump Tower, sur la célèbre 5e avenue, en compagnie de Louis Aliot et de Guido Lombardi, ancien représentant de la Ligue du Nord italienne et ami de Donald Trump. Pas de détail croustillant ou décisif à attendre, toutefois. Marine Le Pen a refusé de dire pour quelles raisons elle était ici.
Marine Le Pen in Trump Tower pic.twitter.com/YC3PU7eVcb — Sam Levine (@srl) 12 janvier 2017
"La Trump Tower est ouverte au public"
Quant à une éventuelle rencontre entre la cheffe du FN et le "president-elect", CNN a mis fin au suspense en fin d'après-midi. Un de ses journalistes a pu discuter avec Sean Spicer, futur porte-parole de la Maison-Blanche, et celui-ci est formel : il n'y aura pas de rencontre entre Marine Le Pen et Donald Trump, ni aucun autre membre de son équipe, ajoutant que la "Trump Tower est ouverte au public".
. @seanspicer tells me Marine le Pen is NOT meeting w/ PEOTUS or anyone else from transition team. Adds “Trump Tower is open to the Public” — Noah Gray (@NoahGrayCNN) 12 janvier 2017
En quête de visibilité internationale
Le voyage secret de la fille de Jean-Marie Le Pen a été précédé de plusieurs déplacements moins discrets à l'étranger, qui n'ont pas toujours tourné à son avantage. En avril 2015, elle s'était déjà rendue à New York pour assister, au milieu du gratin médiatique américain, à la soirée de gala du Times, qui l'avait désignée parmi les 100 personnalités de l'année. Au milieu des personnalités du show-biz, elle avait notamment lancé : "Je suis française, je ne parle pas anglais".
En mars 2016, l'intéressée, en quête de visibilité internationale, s'était rendue au Canada, où l'accueil réservé avait été pour le moins glacial, notamment chez les élus du pays. Et déjà, en 2011, la présidente du FN s'était rendue à New York, où sa rencontre avec l'ambassadeur d'Israël à l'ONU Ron Prosor s'était soldée par une déclaration de la diplomatie israélienne affirmant qu'il y avait eu "un malentendu" et que l'ambassadeur était tombé dans "un piège" en croyant se rendre "à une rencontre organisée par la mission française". Des déboires qui peuvent aussi expliquer la discrétion de la candidate sur ce nouveau déplacement à l'étranger.