Priorité nationale, danger pour la démocratie... la perception du FN en 5 chiffres

par Antoine RONDEL
Publié le 7 mars 2017 à 16h11
Priorité nationale, danger pour la démocratie... la perception du FN en 5 chiffres

FRONT NATIONAL - Alors que Marine Le Pen fait la course en tête dans les sondages pour la présidentielle depuis des mois quasiment sans discontinuer, l'institut KANTAR Sofres - OnePoint s'est penché sur la façon dont son parti était perçu.

C'est une enquête réalisée chaque année : comment les Français perçoivent-ils le Front national ? Réalisé par KANTAR Sofres - OnePoint pour Le Monde et France Info, l'étude offre un panorama circonstancié de la façon dont est perçu le parti dont la candidate galope en tête des sondages pour le premier tour de la présidentielle. Mais au-delà de la vague sur laquelle surfe la conseillère régionale et députée européenne, qu'en est-il pour le reste ?

Pour 58%, un danger pour la démocratie

Est-ce en raison de l'imminence du 1er tour de la présidentielle et de la constance de la patronne du Front national dans les sondages ? Ou les récentes déclarations de Marine Le Pen contre les juges et les médias, suite aux remous liés à l'affaire des emplois présumés fictifs des assistants parlementaires du FN ? Toujours est-il que, dans l'échantillon de 1006 personnes interrogées, près de 6 personnes sur 10 perçoivent le parti d'extrême-droite comme un danger pour la démocratie française. Un score en légère hausse par rapport à 2016 (56%), mais bien plus élevé qu'en 2013 (47%). Rien à voir avec les scores de l'ère Jean-Marie Le Pen (70%), mais le signe que la stratégie de dédiabolisation a affiché ses limites.

Meeting sous tension de Marine Le Pen à NantesSource : JT 20h WE
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12% de nouveaux électeurs

C'est l'autre facette de l'évolution du FN. Si les défiants sont chaque jour plus nombreux, les nouveaux électeurs sont toujours là. Ils sont même plus nombreux à faire leur apparition par rapport à 2016 (12% contre 9%), en annonçant "envisager de le faire". Un chiffre à mettre en relation avec les 3% de déçus qui n'entendent pas reproduire leur vote cette année, à l'instar de ces élus locaux FN qui ont claqué la porte depuis 2014, et des 17% qui souhaitent recommencer.

JT 20H - Derrière la vague de démissions au FN, des accusations d'autoritarisme et d'inactionSource : JT 20h Semaine
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Femmes, retraités et cadres toujours méfiants

Un des enseignements de l'étude est aussi une confirmation indirecte de l'ancrage du FN dans les classes populaires, même s'il sous-représente aussi les ouvriers - et de la méfiance qu'il suscite dans les autres couches de la population. Ainsi, qu'ils soient cadres, appartiennent aux professions intermédiaires ou soient titulaires d'un diplôme de l'université, ils sont entre 6 et 7 sur 10 à craindre l'éventualité de l'arrivée de Marine Le Pen à l'Elysée. 

76% contre la priorité à l'emploi

C'est une des mesures-phare de Marine Le Pen et des 144 propositions avancées par son parti au début du mois de février. Constitutionnaliser la "priorité nationale". Concrètement, cela passerait par une taxation des contrats des travailleurs étrangers. Une taxation supplémentaire à celle qui est déjà mise en place. Mais cette mesure n'accueille pas les éloges des Français interrogés : ils sont plus de 3 sur 4 à ne pas trouver la mesure pertinente et à ne pas comprendre pour quelles raisons on ferait passer les citoyens français devant les étrangers, qu'elle qu'en soit la façon. A noter que, malgré cette opposition, plus d'une personne interrogée sur deux juge qu'il y a trop d'immigrés en France.

22% pour la sortie de l'euro

C'est, là aussi, une mesure-phare du Front national. La sortie de l'euro, monnaie unique dont le FN juge qu'elle génère du "dumping monétaire" et qu'elle "affaiblit la compétitivité" de la France, pourtant, ne séduit pas autant de Français interrogés que de Français à se prononcer en faveur de Marine Le Pen. Les citoyens interrogés à l'occasion de l'étude sont ainsi 22% à se prononcer pour, contre 33% en 2016.

* Enquête réalisée du 23 au 27 février 2017 en face-à-face au domicile des personnes interrogées, auprès d’un échantillon de 1006 personnes, représentatif de l’ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas et stratification par région et catégorie d’agglomération.


Antoine RONDEL

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