PAS MA FAUTE - Le ministre de l'Economie, Michel Sapin, a justifié dimanche, au Grand Jury, la décision d'augmenter les péages d'autoroutes pour financer 1 milliard d'euros de travaux. A rebours des déclarations de Ségolène Royal en 2015.
Les automobilistes vont encore passer à la caisse. Invité dimanche du Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro, Michel Sapin a confirmé la hausse des tarifs des péages d'autoroute détaillée la veille par le secrétaire d'Etat aux transports Alain Vidalies. Pour le ministre de l'Economie, cette hausse, additionnée à un effort espéré des collectivités locales, devra permettre de dégager 1 milliard d'euros et quelques milliers d'emplois pour réaliser "des travaux utiles, nécessaires, qui sont demandés par les élus locaux".
Malgré tout, alors qu'Alain Vidalies évoquait un "plan validé par François Hollande", demandant aux préfets d'engager des discussions avec les collectivités locales, Michel Sapin a écarté l'idée que cette nouvelle hausse serait une taxe supplémentaire pour les Français. Pour cela, il a renvoyé la responsabilité des tarifs aux sociétés privées qui gèrent les autoroutes. Avec cette formule :
Si l’épicier du coin augmente le prix de la margarine, vous ne direz pas que c’est de ma faute
Michel Sapin
Et de justifier : "ce n’est pas de l’impôt, cela ne vient pas dans mes caisses". Toutefois, la décision d'augmenter les tarifs autoroutiers - manifestement initiée par le gouvernement - contredit les prises de positions successives de Ségolène Royal sur le sujet. En 2015, la ministre de l'Ecologie avait réclamé "un gel des tarifs", menaçant même de résilier les contrats de concession passés avec elles, et leur demandant d'utiliser les bénéfices réalisés pour investir dans les travaux.
"Nous avions mené en commun une bataille parce que certaines société d’autoroutes avaient réalisé des bénéfices considérables", reconnaît le ministre de l'Economie. Qui ne voit pas de contradiction entre ces prises de position passées et la nouvelle hausse annoncée des tarifs.