RÉACTIONS - Après les frappes américaines en Syrie, les principaux candidats à l'élection présidentielle ont réagi. Si certains approuvent le fait de frapper militairement la Syrie, d'autres souhaitent que ces interventions soit menées dans le cadre d'une coalition internationale.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les Etats-Unis ont frappé une base aérienne syrienne en représailles à l'attaque chimique perpétrée par Bachar al-Assad en début de semaine. Une riposte qui a évidemment fait réagir les candidats à la présidentielle française.
"Trump s'est pris pour le gendarme du monde"
Marine Le Pen
Marine Le Pen s'est dite "étonnée" de la réaction de Donald Trump, et a pris ses distances avec le président américain. "Je suis un peu étonnée, parce que Trump avait indiqué à plusieurs reprises qu'il n'entendait plus faire des Etats-Unis le gendarme du monde, et c'est exactement ce qu'il a fait hier", a-t-elle expliqué sur France 2. "Est-ce que c'est trop demander d'attendre les résultats d'une enquête internationale indépendante avant d'opérer ce genre de frappe ?" "Ce que je voudrais, c'est qu'on ne retrouve pas le même scénario que celui qu'on a pu voir en Irak, en Libye, qui en réalité sont des processus qui ont entraîné le chaos, qui ont fini par conforter le fondamentalisme islamiste."
La présidente du Front national a laissé entendre qu'il fallait continuer à parler au président syrien Bachar al-Assad "tant qu'il n'y a personne d'autre de crédible". Jeudi, elle avait estimé que Donald Trump avait tort d'envisager des frappes en Syrie. "Si une responsabilité doit être celle de l'ensemble des nations, c'est l'organisation d'élections dans des conditions démocratiques correctes", avait-elle estimé sur LCI.
"Il faut une intervention militaire"
Emmanuel Macron
Dans "L'Emission politique" diffusée jeudi soir sur France 2, Emmanuel Macron s'était dit favorable à une intervention militaire en Syrie. "Si c'était confirmé c'est gravissime. Donc oui, il faut une intervention", "une intervention militaire" pour "sanctionner ce qui a été fait", avait-il répondu alors qu'on l'interrogeait sur l'attaque chimique de mardi. Dans le même temps, il avait expliqué qu'il fallait selon lui discuter avec Bachar Al-Assad pour qu'il parte.
Ce vendredi matin, il a déclaré "prendre note de l'intervention américaine". "Mon souhait est qu'il y ait véritablement une action coordonnée sur le plan international en représailles du régime de Bachar el-Assad et aux crimes qui ont été commis" , a ajouté le candidat d'En Marche !.
François Fillon a estimé dans un communiqué que l'on pouvait "comprendre" la "riposte américaine" à l'attaque chimique présumée en Syrie, tout en demandant à ce qu'elle ne conduise pas "à une confrontation" entre l'Occident d'un côté, la Russie et l'Iran de l'autre.
Auparavant, son porte-parole Vincent Chriqui vait réagi sur LCI : "Je pense qu’il faut absolument que la France soit à nouveau à la table des discussions, qu’il y ait un vrai échange qui doit être exigeant, qui doit être musclé avec tous les pays actifs dans la région, y compris la Russie pour trouver une solution de sortie de crise. Je souhaite que cette solution passe par le départ du président Bachar al-Assad."
"Il est temps qu'une solution politique soit trouvée sans Bachar al-Assad"
Benoît Hamon
Benoît Hamon a déclaré depuis Le Creusot, où il est en déplacement : "Je me suis toujours refusé à hiérarchiser l’horreur entre Bachar al-Assad et Daesh. (...) C’est la raison pour laquelle je considère que Bachar al-Assad est directement responsable de la riposte décidée par les Etats-Unis. Je suis évidemment favorable à ce qu’une solution politique en Syrie puisse être trouvée le plus vite possible. Il est maintenant temps que la Russie de monsieur Poutine qui protège Bachar al-Assad comprenne que la solution politique c’est la Syrie intègre, la Syrie qui trouve une solution mais sans Bachar al-Assad. Je me reconnais dans la déclaration qui a été faite par le président de la République et Angela Merkel. Il est temps qu’une solution politique soit trouvée."
Jean-Luc Mélenchon a attendu le début d'après-midi pour livrer sa réaction. Via Twitter, le candidat de la France insoumise a dénoncé le fait que, selon lui, François Hollande et Angela Merkel donnent au président américain Donald Trump "le pouvoir solitaire de frapper" la Syrie. Ils en "portent l'entière responsabilité", a-t-il estimé, en référence au communiqué commun envoyé dans la matinée par le chef de l'Etat français et la chancelière, dans lequel ils estimaient que Bachar Al-Assad porte "l'entière responsabilité" de la risposte américaine.
Hollande et Merkel portent l'entière responsabilité de donner à #Trump le pouvoir solitaire de frapper qui il veut quand il veut. — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 7 avril 2017
Jeudi, le candidat de La France insoumise avait réagi suite à l'attaque chimique. "Qui que ce soit qui ait commis le crime, il doit être châtié. L'accord mondial de 93 sur les armes chimique doit s'appliquer partout, par tous, avait-il écrit sur Twitter.
Qui que ce soit qui ait commis le crime il doit être châtié.L'accord mondial de 93 sur les armes chimiques doit s'appliquer partout,par tous — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 6 avril 2017
Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la France !, a déclaré sur CNews : "J'ai deux inquiétudes. La première c'est qu'on parle d'attaques chimiques présumées. Si ce sont des attaques avérées par Assad, il faut répliquer mais dans le cadre de l'ONU. Si c'est le scénario de Saddam Hussein en Irak, je suis inquiet." Le candidat regrette que le président américain ait pris cette décision seul. "Il n'est même pas passé par l'ONU. Moi je demande une vraie enquête, je veux être sûr qu'on est pas dans une manipulation à l'irakienne." Il met également en doute l'utilisation d'armes chimiques par le président syrien : "Je ne vois pas pourquoi Bachar al-Assad aurait la folie d'utiliser des gaz alors qu'il vient de stabiliser son pays. Ca m'interroge. J'ai un doute."