DEBAT FISCAL - Parmi leurs mesures en faveur du pouvoir d'achat, Marine Le Pen et Emmanuel Macron veulent agir à la marge sur l'impôt. Si la candidate FN se concentre sur l'impôt sur le revenu des ménages les moins aisés, le candidat d'En Marche ! propose, lui, la suppression de la taxe d'habitation pour la majorité des Français. LCI fait le point.
L'impôt est un thème électoral à double tranchant. S'il parle aux électeurs, ces derniers ont été échaudés par les promesses non tenues par le passé, par les augmentations non prévues, comme ce fut le cas sous le quinquennat qui s'achève dans un contexte de crise.
Aussi, les deux finalistes de la présidentielle ne sont pas les plus gourmands en matière de propositions fiscales. Alors que Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon en faisaient un outil assumé de redistribution, Marine Le Pen et Emmanuel Macron s'engagent bien à modifier la fiscalité, mais à la marge. Voici ce que l'on peut retenir.
Lire aussi
Combien allez-vous payer d'impôts sur le revenu ? Calculez votre montant avec le simulateur de Bercy
Lire aussi
Qui est le plus riche, Marine Le Pen ou Emmanuel Macron ?
Impôt sur le revenu
Marine Le Pen s'engage à baisser l'impôt sur le revenu pour les trois premières tranches. De façon plus imprécise, elle promet aussi d'opérer "une simplification fiscale en supprimant les impôts à très faible rendement".
Emmanuel Macron, qui s'engage sur une forme de stabilité fiscale (une loi d'orientation fixant "l'évolution de la fiscalité" sera votée pour cinq ans), a préféré agir sur la taxe d'habitation (lire ci-dessous) plutôt que de promettre une baisse de l'impôt sur le revenu. Toutefois, il veut proposer aux ménages mariés ou pacsés de pouvoir, s'ils le souhaitent, individualiser leur impôt sur le revenu. Ce qui peut permettre des allègements, mais dans certains cas seulement.
Impôts locaux
Marine Le Pen explique que la suppression de deux échelons, les régions et les intercommunalités, permettra une "baisse rapide" des impôts locaux grâce aux économies réalisées.
Emmanuel Macron estime de son côté que la taxe d'habitation est un impôt "injuste" car "on paye souvent beaucoup plus quand on vit dans une commune populaire que dans une commune riche". Le candidat propose donc de supprimer cette taxe pour "4 Français sur 5", promettant du même coup aux communes de combler "à l'euro près" leur manque à gagner.
Impôt sur les sociétés
La candidate du Front national souhaite maintenir le dispositif à taux réduit (15%) de l'impôt sur les sociétés pour les très petites entreprises et abaisser le taux pour les PME en le faisant passer de 33 à 24%. Sur ce chapitre, elle propose aussi l'exonération totale des plus-values de cessions d'actions et de parts sociales pour les PME et PMI au bout de 7 ans.
Emmanuel Macron promet, lui, de baisser globalement l'impôt sur les sociétés de 33.3% à 25% afin de "rejoindre la moyenne européenne". Il souhaite également transformer le CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) en "allègements de charges pérennes".
Contribution sociale généralisée
La contribution sociale généralisée (CSG), impôt institué en 1991 pour participer au financement de la protection sociale, augmenterait de 1.7 point sous le mandat d'Emmanuel Macron. Objectif : compenser la suppression promise sur les cotisations chômage et assurance maladie des salariés.
Marine Le Pen s'oppose à cette augmentation. Florian Philippot, numéro 2 du FN, a notamment dénoncé une hausse qui toucherait en premier lieu les retraités.
Lire aussi
Retraites, emploi, santé... Le programme d'Emmanuel Macron passé au crible
Lire aussi
Débat Macron vs Le Pen : le match des programmes
Impôt sur la fortune
Emmanuel Macron veut réformer l'ISF sans pour autant le supprimer. Ainsi, il est question pour le candidat de le transformer en "impôt sur la fortune immobilière sans accroître la fiscalité actuelle sur l'immobilier, et sans taxer ce qui finance les entreprises et l'emploi". Il veut aussi "un prélèvement unique sur les revenus du capital, à hauteur "de 30%". Les valeurs mobilières (assurance-vie, actions) en seraient exclues. L'abattement sur la résidence principale serait en revanche maintenu, ainsi que l'exonération pour les oeuvres d'art.
Marine Le Pen ne remet pas en cause le fonctionnement actuel de l'ISF.
Lire aussi
ISF : seuil, calcul, exonération... 7 questions pour tout comprendre à cet impôt controversé
Lire aussi
RSA, pouvoir d'achat, ISF... Emmanuel Macron avance ses propositions économiques
Suivez toute l’actualité sur notre page dédiée à l’élection présidentielle.
Découvrez comment votre commune a voté sur nos pages résultats de l’élection présidentielle.