SOUTIEN INTÉRESSÉ - Marine Le Pen, candidate du FN à la présidentielle, a publié mercredi soir sur Twitter un long message de soutien aux fonctionnaires de police. Depuis le début du mouvement de colère dans la profession, #JeSoutiensLaPolice est devenu l'un des hashtags préférés des politiques en campagne.
Ils soutiennent tous la police. Depuis le début du mouvement de colère dans la profession après l'agression violente de deux fonctionnaires à Viry-Châtillon le samedi 8 octobre, les candidats à la présidentielle et leurs soutiens tentent de s'emparer du sujet. Sous le hashtag #JeSoutiensLaPolice, nombreux sont ceux, à droite, à rebondir sur ces manifestations pour taper sur le bilan du gouvernement en matière de sécurité.
Mercredi soir, la candidate du Front national, Marine Le Pen, a même publié une vidéo de 6 minutes dans laquelle, face caméra, elle s'adresse solennellement aux fonctionnaires de police.
Chers compatriotes fonctionnaires de police, votre mécontentement n’est pas seulement légitime, il est sain
Marine Le Pen
Mon message aux fonctionnaires de police : #JeSoutiensLaPolice pic.twitter.com/fvwAqq2aiN — Marine Le Pen (@MLP_officiel) 19 octobre 2016
"Si je m'adresse à vous, c'est pour vous dire combien nous vous comprenons et vous soutenons dans les moments difficiles que vous traversez", explique la présidente du FN aux fonctionnaires. Accusant le gouvernement, qui, selon elle, les "abandonne avec des moyens dérisoires", elle égrène quelques propositions de campagne comme la hausse des "moyens humains et matériels" ou encore "la révision des situations individuelles", c'est-à-dire la revalorisation des salaires.
Un soutien qui a fait dire au patron du PS, Jean-Christophe Camdadélis, qu'il y avait "la patte" du FN derrière les manifestations nocturnes des forces de l'ordre. Ces propos ont soulevé une très forte polémique. D'autant que le mouvement de la profession est également relayé activement par d'autres personnalités politiques.
La droite partage le même hashtag
C'est le cas notamment du député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, soutien de Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite et du centre. Mercredi soir, il a tweeté, toujours sous le même hashtag, une vidéo de la manifestation des policiers à Nice.
Soutien aux policiers mobilisés ce soir à Nice et partout en France. #JeSoutiensLaPolice pic.twitter.com/9jySGfcpeM — Eric Ciotti (@ECiotti) 19 octobre 2016
Soutien de François Fillon à la primaire, le sénateur Bruno Retailleau s'est lui aussi fendu d'un message #JeSoutiensLaPolice, jugeant que "l'ADN de la gauche ne lui permettra pas de répondre aux attentes de la police".
L'ADN de la gauche ne lui permettra pas de répondre aux attentes des policiers. #JeSoutiensLaPolice https://t.co/ckEd5qlp0B — Bruno Retailleau ن (@BrunoRetailleau) 19 octobre 2016
"Respect, considération, soutien", a également témoigné François Fillon sur son compte Twitter. Quant à Bruno Le Maire, le challenger de la primaire à droite, il utilise le désormais fameux hashtag pour... critiquer Nicolas Sarkozy, qui avait supprimé sous son quinquennat des milliers de postes de fonctionnaires de police.
Baisser les effectifs de police et gendarmerie était une erreur : je rétablirai ceux de 2007 ! #JeSoutiensLaPolice https://t.co/HsQEaSICWF pic.twitter.com/hqDqWCRquj — Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) 18 octobre 2016
Plus sobrement, Alain Juppé, le favori de la droite, en a fait son mot d'ordre pour "rétablir l'autorité de l'Etat et de nos forces de l'ordre partout en France pour garantir la sécurité au quotidien". "Nous devons être implacables face aux actes criminels contre nos policiers et gendarmes. L'autorité de l’État l'impose", a jugé pour sa part Nicolas Sarkozy. Sur Europe 1, jeudi matin, il a aussi estimé que, "chaque fois que l'on touche à ceux qui portent un uniforme, il doit y avoir une peine d'emprisonnement ferme".
Depuis le début du mouvement "spontané", l'exécutif, visiblement inquiet du mouvement naissant, oscille lui-même entre le rappel à l'ordre de ceux qui défilent et la compréhension. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui les a reçus mercredi soir, a d'ailleurs promis une concertation "approfondie" avec la profession.