La République en marche maintient un candidat qui avait qualifié l'homosexualité "d'abomination"

par Antoine RONDEL
Publié le 2 juin 2017 à 23h26
La République en marche maintient un candidat qui avait qualifié l'homosexualité "d'abomination"

HOMOPHOBIE - Le mouvement présidentiel a fait le choix de maintenir la candidature controversée d'Olivier Serva, alors que ce dernier avait tenu, voilà près de cinq ans, des propos homophobes, qualifiant l'homosexualité "d'abomination".

Passés au peigne fin depuis leur publication, les profils des candidats de la République en marche aux élections législatives continuent de faire parler, à une dizaine de jours des élections législatives. C'est le cas d'Olivier Serva, candidat du mouvement créé par le président de la République dans la 1ère circonscription de Guadeloupe. Ce dernier, vice-président du conseil régional de Guadeloupe, avait été épinglé mercredi 31 mai par le site de Street Press pour des propos à caractère homophobe, tenus en 2012.

Interrogé sur le plateau de la Première en octobre 2012, en plein débat sur la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, il avait fait part de sa pleine opposition au texte porté par Christiane Taubira : "Etre tolérant, ce n'est pas accepter l'intolérable. Pour le chrétien que je suis, quand je lis la Bible, il est écrit qu’un homme qui couche avec un homme ou une femme avec une femme, c’est une abomination." Avant d'expliquer que l'homosexualité est "un péché", "un choix, une préférence sexuelle".

"Je respecte le choix de chacun"

Les propos, qui tombent sous le coup de la loi, ont évidemment suscité un tollé du côté du mouvement présidentiel et de la commission d'investiture, qui a dû, à de nombreuses reprises, revenir sur des investitures après des révélations de la presse. Au Figaro, son président Jean-Paul Delevoye avait assuré que l'investiture de l'intéressé lui serait retirée s'il ne récusait pas ses propos. Interrogé par France Info, l'aspirant député a tenté de faire amende honorable, faisant valoir que "ces propos [avaient été] sortis de leur contexte", en référence au débat sur la loi pour le mariage pour tous. "A l'époque, j'avais fait valoir mes convictions", se défendait-il encore. Et d'ajouter qu'il n'avait "jamais été homophobe" et qu'il a "beaucoup d'amis homosexuels." "Je respecte le choix de chacun", terminera-t-il, oubliant que l'homosexualité relève d'une orientation et non d'une préférence personnelle. Olivier Serva finira par retirer définitivment ses propos par le biais d'un communiqué :

Ces "excuses" ont donc suffi au mouvement présidentiel, puisque le comité d'investiture de la République en marche a maintenu l'investiture de l'intéressé, vendredi 2 juin. "Suite aux excuses présentées par Olivier Serva relatives aux propos qu'il avait tenus en 2012 - propos qu'il a regrettés et retirés dans un communiqué en date du 31 mai - son investiture a été maintenue." Une décision qui ne réjouira pas les militants de la REM contactés par BuzzFeed News, pour beaucoup agacés par l'attitude de parti à cette occasion.


Antoine RONDEL

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