Malgré l’accord Hamon-Jadot, les législatives seront à couteaux tirés entre le PS et EELV

par Michel VERON
Publié le 27 février 2017 à 16h05
Malgré l’accord Hamon-Jadot, les législatives seront à couteaux tirés entre le PS et EELV

BISBILLES - Si Yannick Jadot a choisi de se désister au profit de Benoît Hamon pour l’élection présidentielle, les écologistes et les socialistes vont toutefois s’affronter dans la plupart des circonscriptions lors des législatives. Et certains duels s’annoncent d’ores et déjà animés.

Les socialistes et les écologistes d’EELV se sont mis d’accord la semaine dernière pour un programme commun en vue de la présidentielle. Première conséquence de cet accord : Yannick Jadot renonce à sa candidature à l’élection présidentielle, pour faire place nette à Benoît Hamon. En échange, une quarantaine de circonscriptions (dont la dizaine déjà détenue par les députés EELV sortants) seront réservées aux écologistes. Ce qui signifie donc que socialistes et écologistes s’affronteront dans plus de 500 autres circonscriptions. 

Cet accord est loin de faire l'unanimité dans les deux camps. Car la plateforme programmatique sur laquelle s'est engagé Benoît Hamon constitue "une rupture avec l'orientation du PS" sur le nucléaire, Notre-Dame-des-Landes ou encore les institutions, a fustigé dimanche dans le JDD le député Christophe Caresche, qui annonce (sans que ce ne soit réellement une surprise ) son ralliement à Emmanuel Macron.

"Il y a un glissement à gauche qui risque de provoquer une hémorragie vers Emmanuel Macron", s'inquiète aussi, auprès de l’AFP, un autre responsable parisien du PS. "Cela donne l'impression d'une tambouille d'appareil" et cela "va donner une justification politique et morale aux loyalistes pro-gouvernementaux pour partir", regrette encore ce proche d'Anne Hidalgo.

Motif d'irritation supplémentaire : l'accord laisse libre EELV de présenter ou de soutenir des candidats face à ceux du PS. Ce qu'il a bien l'intention de faire. La féministe Caroline De Haas, en pointe dans la lutte contre la loi Travail, pourrait ainsi se présenter contre Myriam El Khomri dans la 18ème circonscription de Paris. Sa décision devrait être prise d’ici mardi soir. 

Une candidate socialiste face à Duflot ?

Le porte-parole d'EELV, Julien Bayou, a confirmé à LCI qu’il allait continuer sa campagne dans la 5ème circonscription de Paris, actuellement détenue par la socialiste Seybah Dagoma, qui, elle, a bien l’intention de la conserver. L’ex-porte-parole de Yannick Jadot, Alexis Braud, a nous également assuré qu’il comptait bien défier le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, qui se représente dans la 4ème circonscription de la Sarthe. Ce proche de François Hollande était parvenu en 2012 à arracher à la droite cet ancien fief de François Fillon.

Ironie de l'histoire, Benoît Hamon, qui se représentera dans sa 11ème circonscription des Yvelines s’il ne remporte pas la présidentielle, pourrait lui aussi trouver face à lui une candidate EELV... La conseillère municipale de Magny-les-Hameaux,  Brigitte Boucher, a été investie il y a plusieurs semaines et la question de son maintien ou de son retrait n’a pas encore été tranchée, précise à LCI un cadre départemental d’EELV.

Mais la circonscription où l’ambiance entre socialistes et écologistes risque d’être particulièrement tendue, c’est la 6ème circonscription de Paris. La députée sortante n’est autre que Cécile Duflot. La candidate investie par le PS fin 2016, Nawel Oumer, veut se maintenir malgré l’accord signé entre Benoît Hamon e t Yannick Jadot. Et pour l’heure, la question de son retrait ne se pose pas, nous explique une proche de la candidate. En tout cas, pour l’instant… 


Michel VERON

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