Période de réserve électorale : ce que vous pouvez dire et ne pas dire sur Twitter et Facebook avant dimanche 20h

par Charlotte ANGLADE
Publié le 6 mai 2017 à 10h42, mis à jour le 6 mai 2017 à 11h29
Période de réserve électorale : ce que vous pouvez dire et ne pas dire sur Twitter et Facebook avant dimanche 20h

DEUXIÈME TOUR - À quelques heures du second tour de l'élection présidentielle, les candidats, les médias... mais aussi les internautes sont astreints à une période de réserve. Lors du premier tour, le CSA avait émis une dizaine de rappels à l'ordre.

Motus et bouche cousue. Depuis vendredi minuit, la fin de la campagne officielle marque le début de la période de réserve. Elle induit l'interdiction de toute forme de propagande politique et dure jusqu'à dimanche 20h. Selon le Conseil constitutionnel, elle vise à "garantir la sincérité du scrutin et d’éviter toute forme de pressions intempestives sur les électeurs". Cette trêve, inscrite dans le code électoral, s'applique aux candidats et à leurs équipes, aux médias, mais aussi à n'importe quel citoyen, notamment sur les réseaux sociaux, si ces propos sont publics.

Ce que vous ne pouvez pas dire

Alors qu'est-ce que vous ne pouvez pas dire ? À partir du moment ou votre page est publique, et donc visible de tous, il ne vous est pas permis ni de vanter ni de critiquer l'un ou l'autre des candidats. Interdiction également d'appeler à voter pour l'un d'entre eux, ou d'affirmer que l'un des aspects de leur programme est le meilleur. En cas de manquement, vous vous exposez à une amende de 3.750 euros. La diffusion de sondages est elle aussi proscrite. Elle est passible d’une amende de 75.000 euros, selon la loi votée en 1977 à ce sujet.

Attention aussi à l'utilisation du hashtag #RadioLondres sur Twitter qui sera très surveillé. Un mot-dièse qui tire son nom des messages de la Résistance diffusés pendant la Seconde Guerre mondiale sur la BBC. Depuis 2012, les internautes l'utilisent pour diffuser des messages codés, métaphoriques ou simplement humoristiques. Lors de la primaire de la droite, les twittos avaient rivalisé de jeux de mots pour communiquer certains résultats avant l'heure. Mais maquillés, ces tweets sont considérés comme une infraction. Tout comme les retweets.

Ce que vous pouvez dire

Malgré beaucoup d'interdictions, vous êtes tout de même autorisé à déclarer pour qui vous allez voter. Il ne s'agit en effet que d'un acte informatif, sans action de propagande. Le 22 avril dernier, à la veille du premier tour, Nicolas Anelka avait par exemple indiqué au Journal du Dimanche que s'il avait voté, il aurait choisi Philippe Poutou. "Lors du débat à onze candidats, j’ai aimé sa façon d’agresser ses concurrents, traitant certains de menteurs et de voleurs", avait-il déclaré.

Une dizaine de particuliers épinglés lors du 1er tour

Au total, la Commission de contrôle de la campagne électorale s'appuie sur une dizaine de personnes pour scruter les réseaux sociaux. Lors du premier tour, plusieurs médias et une dizaines de particuliers ont été rappelés à l’ordre. Libération par exemple, a été épinglé pour un article Désintox, "La campagne à bobards toutes", publié le samedi 22. Selon la rédaction, il a été considéré comme "plus que factuel, même si plusieurs bords politiques étaient représentés". Mise en valeur sur les réseaux sociaux pendant le week-end électoral, la Une du même quotidien, "Tout sauf eux", a elle aussi été considéré par la commission "comme ayant un caractère de propagande électorale".


Charlotte ANGLADE

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