Laïcité, revenu universel... : avant le débat ce soir, Hamon et Valls lancent les hostilités par médias interposés

par Loïc LE CLERC
Publié le 25 janvier 2017 à 11h24, mis à jour le 25 janvier 2017 à 12h00
Laïcité, revenu universel... : avant le débat ce soir, Hamon et Valls lancent les hostilités par médias interposés

BRAS DE FER - Le débat télévisé entre Benoît Hamon et Manuel Valls aura lieu ce mercredi soir. Mais les deux candidats ont déjà entamé leur duel lors des matinales radio. Laïcité et revenu universel, tels sont les principaux sujets de clivage.

Officiellement, le débat de l'entre-deux-tours entre Manuel Valls et Benoît Hamon se tiendra ce mercredi soir à 21 heures sur TF1, France 2 et France Inter. Mais dès ce matin, les deux candidats à la primaire organisée par le PS ont lancé les hostilités. Et les principaux thèmes de désaccord apparaissent clairement : revenu universel et laïcité.

Invité sur France 2, Benoît Hamon a été le premier à dénoncer "le poison" distillé par son adversaire, qui lui reproche son "ambiguïté" sur la question de la laïcité et de la lutte contre le communautarisme. "Vous voyez le poison, là, 'ambigu sur le communautarisme', c'est fondé sur rien", a lancé l'ex-ministre de l'Education. Pour lui, "on distille un poison", une attitude "pas [...] très responsable" alors que, dès lundi, le PS devra se rassembler derrière le gagnant.

Benoît Hamon fait ici référence aux diverses attaques dont il a été la cible ces derniers jours de la part de soutiens de Manuel Valls : Malek Boutih le qualifiant de "candidat des Indigènes de la République" dans Paris Match ou encore un ministre le dépeignant en "candidat des Frères musulmans", sous couvert d'anonymat auprès de Libération. A cela, Benoît Hamon rétorque : "Je n’ai fait aucune déclaration pour dénigrer Manuel Valls".

Le sexisme n’est pas né en France avec l’arrivée de l’islam. Vis-à-vis de cela [les lieux publics interdits aux femmes, NDLR], il faut être intransigeant.
Benoît Hamon

Valls (contre-)attaque

Invité de son côté de la matinale de France Inter, Manuel Valls est lui aussi entré de plain-pied dans le débat de ce soir. Reprenant à l'envi sa comparaison entre Hamon, candidat des "illusions", et lui-même, candidat de la "responsabilité", Manuel Valls a continué d'attaquer son rival sur la question de la laïcité : "Celui qui a reçu beaucoup d’attaques, c’est moi. Je défends une laïcité qui protège face à la montée des conservatismes. [...] Malek Boutih a raison de pointer les ambiguïtés."

De même, l'ancien Premier ministre a persisté sur un deuxième champ de bataille : la proposition de revenu universel de Benoît Hamon : "Je suis pour une société qui donne du travail, source de fierté, d’utilité. La valeur travail est intimement liée à la gauche. Je refuse de capituler devant le chômage. Je ne crois pas à ce revenu universel."

Se définissant comme le candidat qui "incarne le social-réformisme", Manuel Valls a conclu sur le fait de savoir si oui ou non il soutiendrait son adversaire de la primaire si celui-ci l'emporte dimanche. Et cette fois-ci, l'ex-Premier ministre s'est montré plus clair : "Je respecterai les règles. Le respect de la règle, c’est soutenir celui qui a gagné. S’il y en a un qui n’a pas respecté les règles, entre 2014 et 2016, c’est Benoît Hamon." 

Un entre-deux-tours trop agressif ?

Qu'il s'agisse de la question de la laïcité ou de celle du revenu universel, les attaques du camp Valls à l'encontre de Benoît Hamon sont jugées violentes par beaucoup. Si jusqu'à présent, l'ex-ministre de l'Education s'était contenté de se désoler que de tels propos soient tenus, son directeur de campagne a depuis passé la seconde. Le 24 janvier, Mathieu Hanotin a écrit à Jean-Christophe Cambadélis pour lui "demander instamment d'intervenir afin de maintenir un climat serein et apaisé dans les débats". Il menace même de saisir la Haute autorité du PS si jamais les valsistes continuaient leurs commentaires.

De son côté, quand on lui a parlé de campagne agressive sur France Inter, Manuel Valls s'est expliqué de la sorte : "Ce n’est pas une question de ton, de violences, c’est une question de clarification". Clarifications à venir ce soir, à l'occasion du débat.


Loïc LE CLERC

Tout
TF1 Info