Primaire PS : vers le suicide du parti ?

par Charlotte ANGLADE
Publié le 11 janvier 2017 à 23h21, mis à jour le 11 janvier 2017 à 23h36
Primaire PS : vers le suicide du parti ?

MISE AU POINT - A onze jours du premier tour de la primaire du PS, aucun candidat ne se détache encore vraiment. Selon le journaliste Renaud Pila pourtant, le nom du vainqueur n’aurait pas tant d’importance qu’il en a l’air. Le plus important serait, selon lui, le nombre de votants.

"C’est le match dans le match", assure le journaliste politique Renaud Pila sur le plateau du Grand Soir.  D’après lui, le nombre de Français allant voter les 22 et 29 janvier à la primaire est au moins aussi important que le nom du vainqueur. Une forte mobilisation est cruciale pour la suite de la campagne des socialistes.

Les primaires, une histoire d'amour française

Depuis les premières primaires en 2011, les Français ont développé une appétence pour ce type de scrutin. "Apparemment, les Français aiment les primaires. Ils aiment ce nouvel outil démocratique. Ils aiment donner leur choix pour désigner un nouveau candidat", souligne Renaud Pila. Au premier tour de la primaire socialiste en 2011, 2,6 millions de Français s’étaient rendus aux urnes.  En novembre dernier, la primaire de la droite a réalisé un carton avec 4,4 millions d’électeurs. Au vu de l’état actuel du PS cependant, les chiffres de participation à la primaire de janvier sont redoutés. 

Le scénario optimiste

Dans le meilleur des cas, les instituts de sondage envisagent 2 à 2,5 millions de votants. La primaire de la gauche serait un succès et dans le même temps, une surprise. "Connaissant le système médiatique, il y aurait un engouement autour du candidat socialiste, parce qu'il aura créé la surprise. [...] Et dans ce cas-là, il pourra essayer de créer une dynamique dans sa campagne qui permettra de ralentir les progressions de Jean-Luc Mélenchon et d'Emmanuel Macron", explique le journaliste politique.

Le scénario noir

Un scénario, beaucoup plus noir, peut également se produire : une primaire boudée par les Français, avec moins de 1,5 millions de votants. Le candidat, mal élu, serait alors dans une situation difficile pour affronter la suite, quel que soit son nom. Dans ce cas-là, "il n'aura pas de légitimité, il n'y aura pas d'engouement", insiste Renaud Pila. Et dans l’éventualité d’une progression constante d'Emmanuel Macron dans les sondages, la pression sur le candidat PS pour se retirer serait terrible. Celui-ci ne pourrait cependant pas céder sans l’autorisation des élus socialistes. Le PS ferait alors une croix sur les législatives et le mouvement En Marche! récolterait de nouveaux élus. En résumé, ce serait le suicide du PS.


Charlotte ANGLADE

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