Primaire : Sarkozy quitte la politique, comment les autres perdants vont-ils se recaser ?

Publié le 21 novembre 2016 à 10h09
Primaire : Sarkozy quitte la politique, comment les autres perdants vont-ils se recaser ?
Source : AFP

IN ET OUT - Hormis Nicolas Sarkozy, qui annonçait dimanche soir son (second) retrait de la vie politique, les autres perdants de la primaire sont loin d'avoir tiré un trait sur leur carrière. Leurs discours d'après-défaite annoncent au contraire une suite. Mais laquelle ?

"Le succès, c'est d'aller d'échec en échec sans perdre son enthousiasme." Le précepte de Winston Churchill se vérifie tout particulièrement au lendemain de la primaire à droite, qui a vu l'élimination de cinq candidats d'un coup. Car sur les cinq, un seul, Nicolas Sarkozy, a annoncé son retrait de la vie politique. Pour les autres, la priorité est de rebondir vite, et bien sûr de se recaser. 

Jean-François Copé, jamais mort

La palme du rebond au lendemain de ce premier tour de la primaire revient probablement à Jean-François Copé. Faisant fi des sarcasmes sur son score de 0.3%, le député-maire de Meaux fait preuve, une fois de plus, d'une résilience à toute épreuve. "La politique c'est parfois cruel... Le score que j'ai réalisé est bien sûr une déception pour moi", a bien sûr reconnu le vieil ennemi de Nicolas Sarkozy dimanche soir. 

Malgré tout, l'ancien patron de l'UMP ne compte pas prendre sa retraite. "Quoiqu'il arrive je continue mon engagement politique", a-t-il promis, se voyant toujours en fer de lance de "cette droite décomplexée que j'incarne". Reste à savoir avec qui il va l'incarner, et comment, dans un futur gouvernement ou au sein du parti. Le député maire de Meaux réunira ce lundi son équipe pour décider du candidat qu'il soutiendra. Seule certitude : il aura du mal à s'appuyer sur son score pour négocier son avenir. 

Jean-François Copé : "La politique est parfois cruelle"Source : Sujet JT LCI
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Jean-Frédéric Poisson : mission législatives

La défaite prévisible du député PCD Jean-Frédéric Poisson ne devrait pas non plus entraîner sa disparition du paysage politique. Avec 1.5%, ce proche de la Manif pour tous qui n'a pas encore annoncé son ralliement. Mais il a déjà évoqué la suite. En effet, il n'oublie pas que la présidentielle sera suivie d'élections législatives et que la bonne idée serait peut-être de préparer cette échéance dans son fief des Yvelines. 

"Tout ne s'arrête pas aujourd'hui, le chemin continue, de nombreuses échéances nous attendent", a également prévenu le parlementaire. Qui voit dans la "notoriété acquise" lors de la primaire une occasion en or "pour rassembler ceux qui partagent nos idées".

Le pari de NKM sur l'avenir

Le mérite de Nathalie Kosciusko-Morizet est d'avoir prévenu avant même le scrutin de dimanche : "Je sais que je ne vais pas gagner", annonçait-elle lors du dernier débat télévisé. Aussi, l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a pu faire de sa candidature un moyen de faire entendre sa voix au sein d'une future majorité. D'où cette réaction qui peut paraître surprenante de ses supporters qui exultent lorsqu'elle explique, dimanche soir, qu'elle est... en quatrième position du premier tour (avec 2.6%, juste devant Bruno Le Maire). 

La joie de NKM et de ses militantsSource : Sujet JT LCI
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En se ralliant à Alain Juppé pour le second tour, NKM est cohérente avec son positionnement de centre-droit. Elle prend le risque, en cas de victoire de François Fillon, d'être écartée de l'état-major d'un parti au positionnement qui serait beaucoup plus à droite. Mais peu importe : la députée de l'Essonne, qui devait rencontrer Alain Juppé lundi matin, sait qu'elle aura justement le champ libre pour incarner cette droite moins conservatrice auprès des militants. Et ce, quand bien même Alain Juppé serait éliminé au second tour. 

Bruno Le Maire devient rassembleur

Après avoir violemment étrillé Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon, qu'il renvoyait récemment à leur ancienneté politique, Bruno Le Maire se plie avec souplesse à la règle du ralliement.  Son candidat de second tour sera François Fillon, qui est probablement celui des trois ténors avec lequel il s'est le moins écharpé lors des débats. 

Car, bien sûr, Bruno Le Maire pense à l'avenir. "Je ne connais pas de plus grand honneur que de servir les Français", a-t-il lancé dimanche soir. "Je me battrais pour que l'alternance ait lieu. Je veux plus que jamais être un acteur du rassemblement de ma famille politique." Reste à savoir comment celui qui se voyait en "troisième homme" monnayera son score cruel de 2.4% avec le prochain homme fort de la droite. 


Vincent MICHELON

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