IRRÉCONCILIABLES - Invité de LCI mercredi matin, le sénateur-maire PS de Lyon Gérard Collomb, soutien d'Emmanuel Macron, ouvre la porte aux réformateurs du PS rebutés par le projet de Benoît Hamon. Pour lui, le programme du vainqueur de la primaire n'a "rien à voir avec la réalité".
Un rassemblement d'Emmanuel Macron à Benoît Hamon ? Le doux rêve entretenu autrefois par Jean-Luc Bennhamias ou encore par Vincent Peillon ne risque pas de se concrétiser. Déjà écarté par Benoît Hamon, il est enterré par Emmanuel Macron et ses soutiens.
Invité de LCI mercredi matin, le sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb, proche d'Emmanuel Macron, a fustigé une nouvelle fois "les propositions irréalistes" du vainqueur de la primaire de gauche, évoquant notamment son projet de revenu universel qui coûtera dans un premier temps, à lui seul, 45 milliards d'euros, "alors que le budget de l'Education nationale est de 50 milliards". Il anticipe de nouveaux ralliements à son champion :
Je connais évidemment tout le monde au PS. Il y a des gens qui se retrouvent dans Emmanuel Macron et se disent qu'ils vont aller avec lui
Gérard Collomb
"Extrémiste"
Se décrivant lui-même comme un "socialiste saint-simonien, qui croit qu'il faut créer de la richesse pour pouvoir la redistribuer", Gérard Collomb affirme ne pas se reconnaître dans "un socialisme extrémiste qui n'a rien à voir avec la réalité". Et de rappeler qu'il est issu "d'un milieu très modeste". "La réalité ouvrière, je la vivais."
Optimiste, le sénateur socialiste affirme que "l'urgence est de rassembler". "Nous n'avons pas choisi Benoît Hamon, nous n'avons pas choisi que François Fillon ait des problèmes. On fait avec. Les planète ont l'air de s'aligner..."
Emmanuel Macron confirme
Au même moment, sur France Inter, Emmanuel Macron enterrait toute possibilité de rapprochement avec Benoît Hamon. "Le soir de sa victoire, il a considéré qu'il devait discuter avec Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot. Je pense qu'il faut être cohérent dans la vie politique. Il est sur une ligne très à gauche, il veut recréer la gauche plurielle."
Pour l'ex-ministre de l'Economie, cette stratégie "ne correspond plus" aux attentes du pays. Lui veut "rassembler la social-démocratie, l'écologie réaliste, la droite orléaniste et le centre-droit européen". Les deux "progressistes" ne jouent manifestement pas dans les mêmes écuries.