Quatre raisons qui expliquent le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen

Publié le 28 avril 2017 à 23h18, mis à jour le 29 avril 2017 à 14h48
Quatre raisons qui expliquent le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen

RALLIEMENT – Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a décidé de soutenir Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. L'intéressée lui a promis un poste de Premier ministre en cas d'élection. Quelles motivations l’ont conduit à prendre cette décision ?

Marine Le Pen est parvenue à convaincre le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan de s’allier à elle en vue du second tour de l’élection présidentielle. Elle a même précisé samedi qu'en cas d'élection, elle nommera le président de Debout la France au poste de Premier ministre. Si le maire de Yerres indique avoir pris cette décision "pour l'intérêt supérieur de la Nation", d’autres raisons plus politiques expliquent ce choix.

Leurs programmes sont conciliables

Le président de Debout la France a eu beau mettre en avant ses divergences avec Marine Le Pen au cours de la campagne, tous deux partagent le même diagnostic sur l’état de la France et préconisent des remèdes sensiblement équivalents. Ils souhaitent notamment durcir considérablement la politique migratoire en expulsant tous les immigrés clandestins mais également les délinquants étrangers. Concernant le terrorisme, tous deux prônent l’expulsion des "fichés S" étrangers.

Leur vision de l’Europe, elle aussi, ne souffre guère de différence. Partisans de l’abandon de l’euro en 2012, tous deux se montrent aujourd’hui plus conciliants avec la monnaie unique. D’ailleurs, la souveraineté "monétaire" a disparu de la profession de foi de second tour de la candidate FN. Pour "restaurer la démocratie et rendre la parole au peuple", Marine Le Pen suggère la renégociation des "traités européens pour retrouver notre  souveraineté et bâtir une Europe des Nations", sans aucune allusion à l'euro. Une proposition quasi identique à celle défendue par Nicolas Dupont-Aignan ces derniers mois. 

La moitié de ses électeurs (déjà) tentés par le FN

La proximité de leurs programmes a pour conséquence d’inciter une part substantielle des électeurs de Nicolas Dupont-Aignan à voter pour Marine Le Pen au second tour. Avant même l’annonce du président de Debout la France, ils étaient presque 1 sur 2 à envisager d’apporter leur voix à la candidate frontiste selon un sondage BVA publié ce vendredi. En effet, 46% souhaitent voter Le Pen alors qu’ils ne sont que 19% à préférer le bulletin Macron. A noter tout de même que 35% d’entre eux songent à voter blanc ou à s’abstenir, selon ce même sondage.

Un groupe parlementaire est désormais possible

Bien que Nicolas Dupont-Aignan nie tout accord en lien avec les élections législatives, il y a fort à parier que le FN saura récompenser ce soutien inédit en aidant plusieurs cadres de Debout la France à décrocher leur siège de député. Pour constituer un groupe parlementaire, il faut désormais 15 députés. Un objectif à la portée du parti de Nicolas Dupont-Aignan si le FN s’abstient de présenter ses propres candidats dans une quinzaine de circonscriptions où Marine Le Pen réalise de bons scores. Le député-maire de Yerres est loin d’ignorer que posséder un groupe parlementaire permettrait à son parti de regonfler ses finances, qui en ont bien besoin.

Il se verrait à Matignon

Il y a quelques semaines, Marine Le Pen a indiqué qu’en cas de victoire, elle nommerait un Premier ministre qui ne serait pas issu du Front national. Compte-tenu de son manque d’alliés, le nombre de prétendants potentiels est extrêmement faible. Nicolas Dupont-Aignan peut donc légitimement lorgner le poste. Si tant est, bien sûr,  que Marine Le Pen parvienne à battre Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle.

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La rédaction de TF1info

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